Élections au Nigéria. L’absence de protection des droits humains fait grimper le nombre des victimes


Déclaration publique

AFR 44/012/2007

Ce mardi 17 avril, Amnesty International a exhorté le gouvernement nigérian à veiller à ce que les droits humains soient effectivement respectés et protégés, après les violences qui se sont produites lors du scrutin du 14 avril destiné à élire les députés et gouverneurs des États. Une cinquantaine de personnes ont trouvé la mort.

Les Nigérians voteront pour les élections législatives et présidentielle le 21 avril. L’organisation craint que le nombre de victimes n’augmente si des mesures effectives ne sont pas prises immédiatement.

En ne parvenant pas à empêcher ces violences, en omettant d’enquêter et en ne sanctionnant pas les auteurs présumés de tels actes, les autorités nigérianes manquent au devoir qui leur incombe au regard du droit international d’exercer la diligence requise pour protéger le droit des victimes à la vie et la sécurité des personnes. Elles manquent également à leur devoir de protéger le droit de tous les Nigérians à participer à la conduite des affaires publiques, directement ou par l’intermédiaire de représentants librement choisis, ainsi que leur droit de voter et celui d’être élu.

Amnesty International a recueilli un certain nombre de témoignages concernant des attaques à caractère politique, des homicides, menaces et actes d’intimidation visant des candidats politiques ou leurs sympathisants dans la période précédant les élections. Le 12 avril, Amnesty International a rendu public un rapport intitulé Nigeria : Impunity for political violence in the run-up to the 2007 elections (Index AI : AFR 44/004/2007).

Le contexte de violence politique et la passivité des autorités qui n’ont mené aucune enquête sur ces affaires et n’ont pas traduit en justice les auteurs présumés de ces violences ont instauré un climat d’impunité qui ne peut qu’encourager de nouvelles violences lors des élections, selon Amnesty International.

Amnesty International appelle les dirigeants politiques actuels et futurs du Nigéria à saisir cette occasion historique d’assumer leurs responsabilités en ne tolérant aucune atteinte aux droits humains.

Complément d’information

Selon la police, les violences lors des élections du 14 avril ont fait 21 morts. Les organisations locales de défense des droits humains parlent de 50 victimes.

Après les élections du 14 avril, un certain nombre d’électeurs et de responsables de la Commission nationale électorale indépendante (INEC) ont été victimes d’homicides à caractère politique, d’actes d’intimidation et d’agressions. Dans plusieurs endroits du delta du Niger, les sympathisants de partis politiques et des groupes armés s’en seraient pris à des journalistes de la presse nationale et internationale qui tentaient de couvrir les élections.

Dans l’État de Bayelsa, quatre hommes politiques de la région de Brass auraient été tués : le 12 avril, c’est un chef de clan du People’s Democratic Party (PDP, Parti démocratique du peuple)qui aurait été abattu et le 13 avril, trois autres politiciens locaux du PDP, un candidat à la présidence, un ancien conseiller et une dirigeante du PDP ont été abattus par balles.

Le 15 avril, quatre hommes armés ont ouvert le feu sur un groupe de personnes au domicile de l’un de candidats au poste de gouverneur à Makurdi, dans l’État de Benue, tuant l’un des assistants du candidat.

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