Le pouvoir de notre action se confirme : 14 autres victoires pour les droits humains depuis début 2015

Par Kristin Hulaas Sunde

1. Nous avons aidé Moses, victime de torture et condamné à mort au Nigeria, à obtenir une grâce

Après près de 10 années passées en prison et plus de 800 000 lettres de soutien de militants du monde entier, la vie de Moses Akatugba a été sauvée. Emmanuel Uduaghan, le gouverneur de l’État du Delta, a profité du dernier jour de son mandat pour accorder à Moses une grâce totale le 28 mai 2015.

Moses a été placé en détention et torturé en 2005, puis condamné à mort par pendaison pour avoir volé des téléphones portables – un délit qu’il nie avoir commis. Il a remercié toutes les personnes qui l’ont soutenu : « Les membres et militants d’Amnesty International sont mes héros. »

Il a également promis de devenir lui-même un défenseur des droits humains : « Je me joins à la lutte contre la torture pour que d’autres n’aient pas à subir la même souffrance que moi. »


Moses Akatugba en juin 2015, après sa libération.

2. Nous avons poussé les dirigeants européens à empêcher que d’autres personnes meurent noyées en Méditerranée

La mort de quelque 1 200 réfugiés et migrants lors de deux naufrages survenus à quelques jours d’intervalle en avril a soulevé l’indignation de centaines de milliers de personnes. Les responsables politiques européens ont fini par ouvrir les yeux sur ce drame : la mer Méditerranée est en train de devenir un immense cimetière.

Après plusieurs réunions d’urgence, l’UE a proposé un nouveau plan comportant le renforcement des opérations de recherche et de sauvetage. Ces initiatives pourraient constituer un pas modeste, mais important, si tous les États membres apportent leur soutien total au projet.

Merci aux quelque 500 000 personnes qui ont signé notre pétition de campagne #SOSEurope et envoyé ainsi un message clair aux dirigeants européens.

3. Nous avons célébré le « Oui ! » franc et massif de l’Irlande au mariage pour tous

Le 23 mai, l’Irlande est devenue le premier pays du globe à adopter par référendum la pleine égalité devant le mariage civil pour tous ses citoyens, quelle que soit leur orientation sexuelle – événement illustré par la photo en haut de cette page. Amnesty International Irlande a fait campagne pour le vote du « Oui » : « Cette décision est capitale, a déclaré son directeur exécutif, Colm O’Gorman.

« Elle aura à l’évidence un sens profond pour les gens ici, en Irlande, mais aussi un écho à travers le monde. Elle adresse un message aux lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres et intersexués (LGBTI) partout dans le monde, pour leur dire qu’ils ont de l’importance, tout comme leurs relations et leurs familles. »

4. Nous avons contribué à la libération de cinq militantes en Chine

Les autorités chinoises ont libéré sous caution cinq militantes des droits des femmes le 13 avril, à la suite d’une campagne mondiale en faveur de leur libération. Amnesty a lancé le hashtag #FreeTheFive peu après l’arrestation et le placement en détention de Wei Tingting, Wang Man, Wu Rongrong, Li Tingting et Zheng Churan, le 7 mars. Leur « crime » ? Avoir projeté de marquer la Journée internationale de la femme par le lancement d’une campagne contre le harcèlement sexuel.

« La décision de relâcher les cinq femmes est une étape décisive et encourageante, a déclaré William Nee, chercheur sur la Chine à Amnesty International. Les autorités doivent maintenant aller jusqu’au bout et abandonner toutes les charges et toutes les restrictions formulées contre elles. »


Campagne #FreeTheFive d’Amnesty International Taiwan, 12 avril 2015. © Amnesty International

5. Nous avons provoqué un tournant décisif pour les droits des transgenres en Norvège

Les personnes transgenres en Norvège ne devraient plus être forcées de subir un traitement invasif pour que leur genre soit reconnu à l’état civil, a annoncé un groupe d’experts le 10 avril 2015. Cette décision a fait suite à notre action mondiale en faveur de John Jeanette Solstad Remø, une militante transgenre très active qui figurait dans la campagne Écrire pour les droits d’Amnesty International en 2014.

« C’est tout ce que j’avais rêvé et espéré, nous a-t-elle déclaré. Le combat en valait la peine. Sans Amnesty, nous n’y serions pas parvenus. »

6. Nous avons permis qu’une enquête soit ouverte sur les actes de torture subis par Jerryme

Fin mars, la police des Philippines a annoncé que les lettres envoyées par « une organisation de défense des droits humains » – sans aucun doute Amnesty International – l’avait poussée à enquêter sur les actes de torture choquants infligés à Jerryme Corre, qui a été soumis à des décharges électriques, roué de coups de poing et menacé de mort.

Amnesty International Philippines a présenté le 27 mars à la police plusieurs milliers de signatures recueillies pendant la campagne Écrire pour les droits 2014. Immédiatement après, la police a informé Jerryme et sa famille qu’une enquête serait ouverte. Le 6 avril, l’organisation a assisté à la première audition de l’enquête aux côtés de Jerryme et ses avocats.

7. Nous avons mené campagne jusqu’à ce qu’Omar soit enfin libéré sous caution

Lorsque Omar Khadr est sorti d’un tribunal d’Alberta, au Canada, avec son avocat de longue date Dennis Edney le 7 mai 2015, c’était la première fois qu’il goûtait à la liberté après presque 13 années passées derrière les barreaux – dont la plupart dans la célèbre prison américaine de Guanta ?namo.

Omar n’avait que 15 ans quand l’armée américaine l’a capturé en Afghanistan en 2002. Des militants d’Amnesty International dans le monde entier ont lutté pour ses droits depuis lors – vous pouvez lui adresser un message de soutien maintenant.

8. Nous avons aidé les Roms d’Italie à remporter une victoire historique

En mai, un tribunal italien a statué qu’il était illégal de déplacer des familles roms dans un camp spécifique à l’extérieur de Rome du fait de leur appartenance ethnique. Cette décision historique fait suite à une campagne menée depuis plusieurs années par Amnesty International et d’autres organisations pour que les Roms d’Italie ne fassent plus l’objet d’expulsions forcées, de ségrégation et de discrimination.

Les autorités de Rome ont contraint de nombreuses familles roms à s’installer dans un camp isolé composé de containers préfabriqués en 2012. Beaucoup ont vu leur habitation d’origine démolie. Merci à toutes les personnes qui ont soutenu notre campagne – nous continuerons de faire pression pour que les Roms bénéficient des mêmes possibilités de logement que tout le monde.

9. Nous faisons reculer la peine de mort aux États-Unis

Le 27 mai, le Nebraska a voté l’abolition de la peine capitale, devenant ainsi le 19e État américain à ne plus appliquer ce châtiment inhumain. « Cela n’aurait pas pu arriver sans le travail acharné des associations déterminées à mettre fin à la barbarie d’État, a déclaré Christy Hargesheimer, coordinatrice des actions relatives à la peine de mort pour Amnesty International États-Unis.

« Le raz de marée abolitionniste continue de balayer les États-Unis, et bientôt la peine de mort sera reléguée aux livres d’histoire, où est sa place. À qui le tour ? »

10. Nos lettres sont enfin parvenues à Erkin, victime de torture en Ouzbékistan

Dès que nous avons appris que les lettres n’étaient pas remises à Erkin Moussaïev, torturé et emprisonné depuis 2006 en Ouzbékistan, nous nous sommes plaints auprès du directeur de la prison. Erkin a alors été autorisé à lire quelques lettres en présence de membres de l’administration pénitentiaire, avant de les rendre.

Erkin et sa famille adressent un immense « merci ! » à tous les militants d’Amnesty International qui leur ont envoyé des messages de soutien, notamment pendant la campagne Écrire pour les droits 2014 : « Erkin dit que chaque lettre le touche beaucoup et lui donne de la force, de l’optimisme et de la foi. »

11. Nous avons braqué les projecteurs sur les Émirats arabes unis jusqu’à ce qu’ils libèrent trois sœurs disparues

Le 15 mai, à la suite d’une vague d’indignation mondiale sur les réseaux sociaux, Asma, Mariam et Alyazia al Suwaidi ont été libérées alors qu’elles étaient détenues secrètement. Après avoir commenté sur Twitter le procès inique de leur frère, elles ont été interrogées par la police des Émirats arabes unis en février et soumises à une disparition forcée pendant trois mois.

« Ces trois femmes n’auraient jamais dû être placées en détention, a déclaré Said Boumedouha, directeur adjoint du programme Afrique du Nord et Moyen-Orient d’Amnesty International. Il s’agit d’une mesure de répression très dure de la part de l’État pour faire taire les familles des militants en les enfermant pendant des mois, sans aucun contact avec leurs proches ni le monde extérieur. »

12. Nous avons de nouveau célébré l’autorisation du mariage homosexuel, cette fois aux États-Unis

Le hashtag #LoveWins a été repris partout dans le monde le 26 juin, lorsque la Cour suprême des États-Unis a rendu une décision historique proclamant le droit des couples homosexuels à se marier légalement.

« C’est un jour joyeux non seulement pour les couples homosexuels aimants et engagés, mais aussi pour toutes les personnes qui croient aux droits humains et à l’égalité pour tous, a déclaré Steven W. Hawkins, directeur exécutif d’Amnesty International États-Unis.

« La possibilité d’épouser le partenaire de son choix et de fonder une famille est un droit humain inscrit dans le droit international. Cette importante décision attendue de longue date confirme que les couples homosexuels et leurs familles méritent le même respect et la même reconnaissance que toutes les autres personnes. »

13. Nous avons contribué à la libération de deux hommes au Swaziland

Bhekithemba Makhubu et Thulani Maseko ont été libérés le 30 juin au Swaziland après avoir passé 15 mois en prison. Des milliers de militants d’Amnesty International à travers le monde avaient fait campagne en faveur de ces deux prisonniers d’opinion, en envoyant des milliers de lettres pour les soutenir. Leurs familles ont remercié les membres de l’organisation de s’être souvenus d’eux pendant leurs heures les plus sombres.

Bhekithemba et Thulani ont été placés en détention en mars 2014 et purgeaient une peine de deux ans d’emprisonnement pour outrage à la cour, prononcée à l’issue d’un procès manifestement inique. Ils ont été condamnés pour avoir publié dans le magazine The Nation des articles où ils déploraient le manque d’indépendance et d’intégrité du pouvoir judiciaire au Swaziland.

14. Et pour finir... nous avons poussé le Cameroun à libérer 84 enfants

À la suite de pressions de la part d’Amnesty International, les autorités camerounaises ont commencé à libérer 84 enfants le 24 juin. Ces derniers étaient détenus depuis six mois après avoir été arrêtés en décembre lors d’une descente des forces de sécurité dans une école coranique, effectuée sous couvert de lutte contre le groupe armé Boko Haram.

Le 30 juin, nous avons pu confirmer que tous les enfants avaient été libérés du centre de détention pour mineurs de Maroua.

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