Communiqué de presse

Amnesty International demande instamment la libération de trois journalistes travaillant pour VICE News en Turquie

« Les trois journalistes travaillant pour VICE News qui ont été arrêtés en Turquie doivent être immédiatement remis en liberté à moins que les autorités ne soient en mesure de produire des éléments de preuve crédibles d’agissements délictueux », a déclaré Amnesty International.

Jake Hanrahan et Philip Pendlebury, deux journalistes basés au Royaume-Uni, ainsi qu’un troisième journaliste ont été arrêtés par des agents de la police antiterroriste jeudi soir dans la ville de Diyarbak ?r, dont la population est majoritairement kurde, dans le sud-est de la Turquie.

VICE News a indiqué à Amnesty International que les journalistes ont été arrêtés alors qu’ils filmaient des affrontements dans la ville entre la police et des jeunes soutenant le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Andrew Gardner, chercheur sur la Turquie à Amnesty International, a déclaré :

« C’est encore un nouvel exemple du fait que les autorités turques veulent empêcher la diffusion d’informations qui les mettent dans l’embarras. Ces journalistes doivent être immédiatement libérés. »

« Il est parfaitement légitime que des journalistes couvrent cet important sujet. La décision de placer en détention ces journalistes était inappropriée et les allégations selon lesquelles ils ont soutenu l’État islamique sont sans fondement, intolérables et étranges. »

Des sources policières à Diyabak ?r ont confirmé à Amnesty International que les journalistes ont été arrêtés parce qu’ils étaient soupçonnés d’avoir aidé le groupe armé qui se fait appeler État islamique (généralement appelé Daech en Turquie). Amnesty International a parlé avec l’avocat des journalistes qui a dit que leurs chambres d’hôtel avaient été fouillées et que leur équipement vidéo et des séquences avaient été saisis par la police.

La Turquie recourt de manière abusive à sa législation antiterroriste pour étouffer les voix dissidentes, prenant souvent pour cible des journalistes. Frederike Geerdink, journaliste spécialisée dans l’international basée à Diyarbakir, a fait l’objet de poursuites sans fondement au début de l’année. Elle a été accusée d’avoir « fait de la propagande pour une organisation terroriste ». Elle a été acquittée par un tribunal local en avril, mais une procédure d’appel est toujours en cours.

En Turquie, les journalistes qui font des reportages filmés ou écrits dans cette région se heurtent à des obstacles de plus en plus importants, alors que les violences entre le PKK et les forces de sécurité s’intensifient depuis le 20 juillet 2015, ce qui a de fait mis fin à un cessez-le-feu de trois ans et à un fragile processus de paix.

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