Communiqué de presse

Des réfugiés trouvent la mort sur la route périlleuse de l’asile vers l’Europe

Dans une affaire illustrant les risques que prennent ceux qui fuient un conflit dans leur pays pour trouver refuge en Europe, les autorités de Lesbos recherchent toujours les corps de demandeurs d’asile qui avaient tenté d’atteindre l’île grecque.

Depuis vendredi 15 mars, les autorités de Lesbos ont repêché les corps de six Syriens, dont une jeune femme enceinte âgée de 17 ans et une mère avec ses jeunes enfants. Elles recherchent désormais les corps de trois autres Syriens dont les familles leur ont signalé la disparition ; ces neuf personnes avaient tenté la traversée depuis la Turquie le 6 mars.

Lesbos est l’un des principaux points de passage pour les migrants et les réfugiés qui cherchent à gagner l’Union européenne via la Grèce. En décembre 2012, 21 personnes, pour la plupart des ressortissants afghans, se sont noyées près des côtes de l’île, leur embarcation ayant chaviré.

Depuis l’été dernier, on compte parmi ceux qui tentent de traverser des personnes fuyant le conflit syrien, dont de nombreuses familles avec de jeunes enfants.

« Alors que la Grèce durcit les contrôles aux frontières de l’Evros, avec entre autres l’achèvement d’une barrière de 10,5 kilomètres en décembre 2012, les réfugiés empruntent des itinéraires de plus en plus dangereux. Cette tragédie était prévisible, a déploré John Dalhuisen, directeur du programme Europe et Asie centrale d’Amnesty International.

« Il est essentiel que les autorités grecques garantissent la protection de tous les demandeurs d’asile qui atteignent le pays. Toutefois, le système d’asile en Grèce manque cruellement à ses devoirs. Les réfugiés fuyant un conflit, dont de nombreux Syriens et Afghans qui atteignent les côtes de Lesbos, sont placés en détention dans des postes de police, dans des cellules surpeuplées et dans des conditions déplorables. Nombre d’entre eux se retrouvent également à dormir dans la rue, sans ressources.

« Les autorités grecques doivent prendre des mesures urgentes pour améliorer les conditions d’accueil des personnes qui arrivent sur leurs côtes et mettre un terme à la détention des demandeurs d’asile. Par ailleurs, les Syriens qui fuient le conflit et n’ont pas de papiers ne doivent pas être détenus ni faire l’objet de mesures d’expulsion. Leurs demandes d’asile doivent être soumises à un examen juste et efficace », a conclu John Dalhuisen.

« Il est très douloureux de voir la même tragédie se répéter sur les rivages de notre île », a indiqué Efi Latsoudi, militant local et membre du " Village pour tous ", initiative mise en place par des bénévoles qui ont décidé d’intervenir là où l’État ne vient pas en aide aux réfugiés et aux migrants.

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