Communiqué de presse

La Louisiane doit mettre fin à sa campagne de vengeance contre Albert Woodfox

Après la mort, vendredi 4 octobre, de Herman Wallace, détenu à l’isolement pendant plus de 41 ans, Amnesty International lance une campagne pour la libération de son co-accusé, Albert Woodfox. Lui aussi a été maintenu dans des conditions d’isolement cruelles à la suite des procès, entachés de graves irrégularités.

« Cela fait plusieurs dizaines d’années qu’Albert Woodfox est détenu à l’isolement, malgré les preuves douteuses produites à sa charge et les nombreuses erreurs de procédure. Trop, c’est trop. L’État de Louisiane doit accepter l’arrêt de la cour fédérale et libérer Albert Woodfox », a dit Tessa Murphy, chargée de campagne sur les États-Unis à Amnesty International.

Albert Woodfox et Herman Wallace ont tous les deux été déclarés coupables du meurtre d’un gardien de prison, Brent Miller, en 1972. Aucune preuve matérielle ne les reliait au crime, et leur culpabilité présumée reposait essentiellement sur la déclaration douteuse d’un seul témoin, qui a reçu un traitement avantageux en échange son témoignage.

Les deux hommes ont toujours fermement nié toute participation à ce crime. Ils pensent avoir été impliqués à tort dans cette affaire du fait de leurs activités militantes en prison, en tant que membres du Parti des Panthères noires.

Plus tôt, cette année, un juge fédéral avait annulé la déclaration de culpabilité. Cependant, Albert Woodfox se trouve toujours derrière les barreaux, l’État de Louisiane ayant fait appel contre sa libération.

Au cours d’une procédure judiciaire qui s’est étalée sur quatre décennies, la déclaration de culpabilité d’Albert Woodfox a été annulée à trois reprises.

« Si l’État de Louisiane n’avait pas fait appel de ces jugements avec une telle obstination, il est pratiquement certain qu’à l’heure actuelle Albert Woodfox serait un homme libre », a dit Tessa Murphy.

Herman Wallace a été libéré quelques jours avant de mourir d’un cancer du foie. Un des juges fédéraux qui l’avaient déclaré non coupable avait indiqué qu’il poursuivrait l’État pour outrage à magistrat si Herman Wallace n’était pas libéré immédiatement.

Pendant la majeure partie des quarante dernières années, Albert Woodfox a été maintenu dans une cellule exiguë 23 heures par jour, sans pouvoir bénéficier d’aucun programme sérieux d’interaction sociale et de réinsertion.

D’après son dossier pénitentiaire, Albert Woodfox n’a commis aucune infraction disciplinaire grave depuis plusieurs années et ne représente aucun danger, ni pour lui-même ni pour autrui.

« Rien ne peut justifier le traitement cruel que l’État a infligé à Albert Woodfox, a ajouté Tessa Murphy. Jugé et condamné avec négligence, victime de 40 années de traitement cruel, il doit maintenant pouvoir jouir de la liberté. »

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