Communiqué de presse

La panique provoquée par la progression de l’EIIL mène à un exode massif hors de plusieurs villes irakiennes

La panique s’est emparée du nord-ouest de l’Irak, et des dizaines de milliers de personnes fuient les zones dans lesquelles les extrémistes de l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL) poursuivent leur avancée, a déclaré Amnesty International.

« La situation pour les Irakiens du nord-ouest du pays, en particulier ceux issus des minorités yézidie et chrétienne, devient de plus en plus désespérée, les résidents et beaucoup de ceux qui ont déjà été déplacés fuyant actuellement leur domicile et les lieux où ils s’étaient réfugiés », a déclaré Donatella Rovera, conseillère principale sur la réaction aux crises à Amnesty International, qui se trouve dans le nord de l’Irak en ce moment.

Des milliers de résidents de la ville chrétienne de Qaraqosh sont partis après l’arrivée de l’EIIL dans la nuit, tandis que d’autres ont dit à Amnesty International qu’ils étaient coincés dans la ville sans pouvoir quitter les lieux.

Donatella Rovera a déclaré : « Mercredi 6 août à al Qosh, une ville chrétienne, j’ai rencontré un homme qui se démenait depuis des semaines pour fournir un abri et de l’aide à des personnes déplacées - chrétiens, yézidis et membres d’autres minorités - que les attaques de l’EIIL avaient poussées à quitter leur domicile ces derniers jours et semaines.

« Jeudi 7, lui-même et sa famille sont devenus des personnes déplacées. Il a éclaté en sanglots lorsqu’il m’a dit que la nuit précédente, ils avaient fui avec seulement les habits qu’ils avaient sur le dos - sans même avoir le temps de prendre leurs papiers. L’EIIL est désormais dans la ville. »

À Bashiqa, une ville majoritairement yézidie située au nord de Mossoul, les résidents, qui redoutaient depuis longtemps une attaque de l’EIIL, ont vu leurs craintes réalisées du jour au lendemain. Les habitants sont désormais déplacés.

Au fur et à mesure de la progression de l’EIIL dans la région au nord-est de Mossoul au cours de la nuit, des milliers de personnes ont fui vers les villes de Dohuk et d’Arbil, au Kurdistan irakien.

« De nombreux membres de minorités fuient même les zones où il semble n’y avoir aucun danger immédiat d’attaque de l’EIIL, car ils sont complètement traumatisés par leur récent déplacement. Ils sont pris de panique et de peur »
, a déclaré Donatella Rovera.

Par exemple, des Yézidis de la région de Sinjar qui ont été forcés à quitter leur domicile au cours du weekend des 2 et 3 août après que l’EIIL a pris le contrôle de la zone, et qui avaient trouvé refuge près de Dohuk, sont de nouveau sur les routes. Ils se dirigent désormais vers la frontière turque.

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