Communiqué de presse

Manifestation Raif Badawi : vu l’interdiction, des cris sans haut-parleurs

Malgré l’interdiction de diffuser des cris de douleur en direction de l’ambassade d’Arabie saoudite via de puissants haut-parleurs, des militants d’Amnesty ont néanmoins manifesté ce jeudi à 10h30. Chaque semaine, depuis le début de sa condamnation, Amnesty International manifeste en faveur de la libération de Raif Badawi en diffusant des bruits de flagellation en référence aux 1000 coups de fouet auxquels le blogueur saoudien a été condamné pour avoir suscité le débat sur son site Internet. L’organisation de défense des droits humains poursuivra ses actions hebdomadaires jusqu’à ce que ses revendications soient entendues.

« L’ambassade d’Arabie saoudite ne supporte manifestement pas ces bruits et a demandé à la police d’interdire la diffusion de ces cris, qui ne font pourtant que refléter l’horreur de ce châtiment », explique Philippe Hensmans, directeur de la section belge francophone d’Amnesty International. En réaction, des citoyens ont fait savoir à l’organisation qu’ils téléphoneraient à l’ambassade pour faire entendre ces hurlements par téléphone.

« Nous espérons que Raif ne sera pas fouetté vendredi, que cette torture sera suspendue et qu’il sera libéré », déclare encore Philippe Hensmans. « Malgré cette interdiction, nous restons déterminés et nous serons présents devant l’ambassade d’Arabie saoudite chaque jeudi précédant une nouvelle session de flagellations – comme de nombreuses sections d’Amnesty dans le monde - jusqu’à ce que nous soyons pleinement entendus. »

Le cas de Raif Badawi entraîne une très forte mobilisation aussi bien en Belgique que dans le monde. Depuis son lancement, la pétition demandant l’annulation de la condamnation et la libération de Raif Badawi a récolté plus d’un million de signatures à l’échelle mondiale et 23 200 au niveau de la section belge francophone d’Amnesty International.

Raif Badawi a été condamné le 7 mai 2014 par le tribunal pénal de Djedda à 10 ans de prison et 1000 coups de fouet, assortis d’une interdiction de voyager pendant 10 ans à l’issue de sa peine, d’une interdiction d’utiliser les médias et d’une amende d’1 million de riyals saoudiens (environ 226.000 euros). Ce jugement est lié à la création de son site internet « Libérez les libéraux saoudiens » (dont la cour a ordonné la fermeture), et à des accusations selon lesquelles il aurait « insulté l’islam ». Raif Badawi était initialement inculpé d’« apostasie », infraction passible de la peine de mort en Arabie saoudite. Malgré les efforts de son avocat, Waleed Abu al Khair, également en prison en raison de son militantisme pacifique, la Cour d’appel de Djedda a confirmé la condamnation de Raif Badawi le 1er septembre.

Selon la décision finale de cette instance, Raif Badawi doit recevoir 50 coups de fouet consécutifs à un intervalle d’une semaine. Il a été flagellé une première fois en public après la prière du vendredi le 9 janvier dernier, devant la mosquée Al-Jafali à Djedda. Les flagellations du 16 et du 23 janvier ont été reportées pour « raisons médicales ».

Dans un rapport commandé par Amnesty International, un expert médical de l’organisation "Freedom of Torture" a indiqué que faire subir de nouvelles flagellations à Raif Badawi pourrait avoir des effets néfastes à long terme sur sa santé physique et mentale.

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