Communiqué de presse

Nicaragua. Les autorités doivent soutenir une loi protégeant les femmes de la violence

Les autorités nicaraguayennes doivent appuyer une loi majeure érigeant en infraction la violence contre les femmes, et garantir sa pleine application, a déclaré Amnesty International vendredi 3 mai.

La loi 779 (loi intégrale contre la violence à l’égard des femmes) donne aux victimes la possibilité d’obtenir justice et protection contre la violence, et permet d’amener les auteurs de violences à rendre des comptes.

Cependant, depuis son adoption l’an dernier, cette loi est régulièrement menacée par des opposants qui affirment qu’elle est hostile à la famille et aux hommes, et qu’elle détruit des familles.

« Ce qui brise des familles, ce sont les violences perpétrées contre des femmes et des enfants, pas une loi conçue afin d’aider les victimes à échapper à la violence et d’obliger les auteurs à rendre des comptes », a expliqué Esther Major, spécialiste du Nicaragua à Amnesty International.

« Si les autorités nicaraguayennes souhaitent réellement empêcher la violence de briser des familles, alors elles doivent accorder tout leur soutien à la loi 779, veiller à ce qu’elle soit pleinement appliquée et débloquer pour cela des ressources suffisantes. Il faut par ailleurs combattre les initiatives visant à compromettre l’application de cette loi. »

L’existence même de la loi 779 revient à reconnaître que le Nicaragua doit lutter contre la violence à l’égard des femmes.

« Le problème c’est que moins d’un an après l’entrée en vigueur de cette loi, et avant même qu’elle ait pu être correctement appliquée, ce texte important est la cible d’attaques », a ajouté Esther Major.

En vertu de la loi 779, la médiation entre les victimes de violences et les auteurs de celles-ci est interdite. Cependant, évolution inquiétante, plusieurs magistrats auraient récemment affirmé qu’une médiation pouvait être envisageable dans certains cas de violences à l’égard des femmes, lorsque l’auteur est condamné à une peine de prison dont la durée ne dépasse pas cinq ans.

« Il y a de bonnes raisons à l’interdiction par la loi de la médiation dans les affaires de violences contre les femmes. Quand une femme connaît la violence, il y a un déséquilibre en termes de pouvoir au sein de la relation, et la conciliation peut rendre les victimes encore plus vulnérables face aux abus et violences futurs », a précisé Esther Major.

« Les autorités doivent veiller à ce que les femmes et les jeunes filles aient accès à des procédures qui leur permettront d’obtenir justice au pénal et au civil, et qui garantiront leur sécurité ».

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