Communiqué de presse

Nigeria. Il faut mettre un terme à la campagne de violence et d’enlèvements visant les civils

L’attentat à la voiture piégée perpétré le 1er mai dans une banlieue de la capitale Abuja, au Nigeria, témoigne d’un mépris flagrant pour la vie humaine et souligne à quel point il est urgent de mettre un terme à la campagne de violence que mènent les groupes armés islamistes contre la population civile, a déclaré Amnesty International.

Aucune organisation n’a encore revendiqué cet attentat, qui a fait 19 morts et plus de 60 blessés à Nyanya, une banlieue d’Abuja. Il intervient moins de trois semaines après un attentat similaire perpétré dans le même secteur par le groupe armé Boko Haram, qui a fait plus de 70 victimes.

« Témoignant d’un mépris total pour la vie humaine, les attentats violents qui ciblent des civils, comme celui perpétré à Nyanya la nuit dernière, sont illégaux et doivent cesser sans délai, a déclaré Susanna Flood, directrice des Médias à Amnesty International.

« Boko Haram et les groupes armés doivent renoncer à leur campagne illégale et contreproductive de violence contre les civils. Les autorités nigérianes, de leur côté, doivent faire davantage pour protéger les civils et traduire en justice les responsables présumés de ces attentats. Il est toutefois crucial qu’elles le fassent sans se rendre elles-mêmes responsables d’atteintes aux droits humains. »

Depuis le début de l’année, plus de 1 500 personnes ont été tuées dans le cadre des combats opposant les forces de sécurité nigérianes aux groupes armés islamistes, qui sont principalement basés dans le nord-est du pays, mais lancent occasionnellement des offensives dans la capitale et d’autres secteurs. Ce dernier attentat intervient quelques jours seulement avant l’ouverture du Forum économique mondial sur l’Afrique à Abuja, le 7 mai.

Des lycéennes enlevées

Ce dernier attentat intervient alors que de nombreux Nigérians se mobilisent en faveur de la libération de plus de 200 lycéennes kidnappées lors d’un raid nocturne par un groupe armé à Chibok, dans le nord-est du Nigeria, le 15 avril. On ignore encore qui en est responsable, mais les groupes islamistes, et notamment Boko Haram – dont le nom signifie « l’éducation occidentale est un pêché » – ont déjà par le passé procédé à des enlèvements de ce type, à plus petite échelle.

Le 30 avril, des centaines de personnes, notamment les mères de ces lycéennes, ont défilé jusqu’à l’Assemblée nationale à Abuja, afin de remettre une lettre demandant que les autorités fassent davantage pour assurer la libération des lycéennes.

« Amnesty International exprime toute sa solidarité avec les Nigérians qui réclament la libération immédiate et inconditionnelle des lycéennes de Chibok et demandent que les groupes armés mettent fin aux enlèvements de civils », a déclaré Susanna Flood.

« Les groupes armés qui se livrent à des kidnappings doivent savoir qu’il s’agit de graves violations du droit international humanitaire et relatif aux droits humains. Amnesty International continuera de demander aux autorités nigérianes de veiller à ce que les responsables présumés de ces actes soient traduits en justice dans le cadre de procès équitables. »

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