Chen Guangcheng. Les pressions américaines sont essentielles, à l’heure où la Chine fait preuve de « mauvaise foi »

Chen Guangcheng. Les pressions américaines sont essentielles, à l’heure où la Chine fait preuve de « mauvaise foi »

La promesse faite à Chen Guangcheng selon laquelle il pourra mener une vie normale s’il reste en Chine doit être considérée avec une extrême prudence, a déclaré Amnesty International alors que cet homme et sa famille passaient leur première journée ensemble dans un hôpital de Pékin, au milieu de membres des forces de sécurité.

« On ne sait pas encore tout ce qui s’est passé après qu’il ait quitté l’ambassade des États-Unis, mais il n’en reste pas moins que la Chine a assuré à des représentants des autorités américaines que Chen Guangcheng pourrait mener une vie normale en Chine en toute sécurité »
, a expliqué Catherine Baber, directrice adjointe du programme Asie-Pacifique d’Amnesty International.

« Alors même qu’elles faisaient ces promesses, les autorités arrêtaient certains de ses associés, et elles s’en prennent désormais à ses sympathisants. Tout cela sent la mauvaise foi. »

Le Dialogue stratégique et économique entre la Chine et les États-Unis s’ouvre à Pékin jeudi 3 mai.

« Les jours qui viennent seront cruciaux, mais le bien-être de Chen Guangcheng, de sa famille et de ses sympathisants doivent faire l’objet d’un suivi scrupuleux et de pressions internationales à long terme », a poursuivi Catherine Baber.

« Le gouvernement chinois doit honorer les engagements pris vis-à-vis de Chen Guangcheng, et les États-Unis et les autorités d’autres pays doivent continuer à l’y exhorter au plus haut niveau. »

Le département d’État américain a confirmé mercredi 2 mai que les autorités chinoises avaient dit à Chen Guangcheng que sa femme et ses enfants seraient renvoyés dans la province du Shandong s’il restait sous la protection diplomatique des États-Unis.

« Cette nouvelle est préoccupante. Les conséquences d’un renvoi dans la province du Shandong ne sont pas à prendre à légère car c’est là que Chen Guangcheng et sa famille ont été traités avec brutalité pendant de longs mois. Les informations selon lesquelles ils ont désormais peur et préfèreraient quitter le pays sont compréhensibles », a ajouté Catherine Baber.

Les représentants des États-Unis doivent tirer parti de l’occasion présentée par le Dialogue stratégique et économique afin de demander avec insistance que les autorités chinoises permettent à Chen Guangcheng de quitter la Chine avec sa famille s’ils le souhaitent toujours.

« D’après certaines sources, les autorités ont encerclé mercredi 2 mai le domicile de Zeng Jinyan, militante et sympathisante de Chen Guangcheng », a signalé Catherine Baber. « He Peirong, amie de Chen Guangcheng, serait incarcérée chez elle depuis qu’elle l’a aidé à s’échapper alors qu’il était illégalement assigné à domicile. »

« Mener une " vie normale " c’est notamment pouvoir exercer son droit à la liberté d’expression et d’association. Nous souhaitons voir les autorités respecter leur engagement en faveur de l’état de droit et protéger pleinement les droits fondamentaux de tous. Elles doivent permettre à Chen Guangcheng et sa famille de fréquenter qui ils souhaitent, de voyager et de quitter le pays lorsqu’ils le désirent. »

« C’est une situation sans précédent, que nous suivrons de près afin de voir comment elle évolue dans les semaines et les mois à venir. »

Toutes les infos
Toutes les actions
2024 - Amnesty International Belgique N° BCE 0418 308 144 - Crédits - Charte vie privée
Made by Spade + Nursit