Une lettre ouverte, intitulée Find the truth about Gaza war [Faites la lumière sur la guerre dans la bande de Gaza] – a été envoyée lundi 16 mars à Ban Ki-moon, le secrétaire général des Nations unies. L’archevêque Desmond Tutu, Mary Robinson, ancienne haut-commissaire aux droits de l’homme des Nations unies, et le juge Richard Goldstone, ancien procureur général du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie et du Tribunal pénal international pour le Rwanda sont aux nombre des signataires.
Les Nations unies effectuent actuellement une enquête sur les attaques dont certains personnels et équipements onusiens ont été la cible dans la bande de Gaza au cours de ce conflit qui a duré trois semaines.
« L’enquête des Nations unies n’est pas une réponse suffisante aux graves atteintes qui ont été perpétrées pendant le conflit. Des centaines de civils ont été tués ou blessés, et il est crucial que les circonstances dans lesquelles cela s’est produit fassent l’objet d’enquêtes exhaustives, a déclaré Malcolm Smart, directeur du Programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International. Les responsables présumés de crimes de guerre ou d’autres graves atteintes au droit international humanitaire et relatif aux droits humains doivent être tenus de rendre des comptes. Ce qu’il faut, c’est une enquête internationale exhaustive qui examine toutes les allégations de violations du droit international commises par Israël, par le Hamas et par les autres groupes palestiniens armés impliqués dans le conflit. »
Les signataires de la lettre – qui ont mené des enquêtes sur certains crimes commis en Afrique du Sud, au Darfour, au Kosovo, au Liban, au Pérou, au Rwanda, en Sierra Leone, au Timor oriental et en ex-Yougoslavie – se disent « profondément choqués » par ce qui s’est passé dans la bande de Gaza.
Ils exhortent les dirigeants du monde entier à « affirmer sans ambiguïté qu’il est inacceptable de prendre des civils pour cibles lors d’un conflit, quelles que soient les circonstances et quel que soit le camp concerné. »
La lettre demande la création d’une commission d’enquête onusienne sur le conflit de la bande de Gaza, qui :
soit mandatée pour mener dans les meilleurs délais une enquête rigoureuse, indépendante et impartiale sur toutes les allégations d’atteintes sérieuses au droit international humanitaire imputées à l’ensemble des parties au conflit ;
agisse conformément aux normes internationales régissant ce type d’enquête ;
puisse adresser aux autorités concernées des recommandations relatives aux poursuites qu’il convient d’engager contre les auteurs présumés d’atteintes flagrantes au droit.
William A. Schabas, ancien membre de la Commission sierra-léonaise de la vérité et de la réconciliation, a déclaré : « La communauté internationale doit appliquer à ce qui s’est passé dans la bande de Gaza les mêmes critères qu’aux autres conflits, et enquêter sur toutes les atteintes aux lois de la guerre et aux droits humains. »
POUR EN SAVOIR PLUS
Gaza : World’s leading investigators call for war crimes inquiry (communiqué de presse de la section britannique d’Amnesty International, 16 mars 2009)
L’ONU exhortée à élargir l’enquête sur Gaza (nouvelle, 13 février 2009)