37 000 signatures remises pour les deux ans de la condamnation à mort d’Ali al Nimr

Ce vendredi 27 mai, Amnesty International a remis à l’ambassade d’Arabie saoudite à Bruxelles près de 37 000 signatures en faveur d’Ali al Nimr, condamné à mort il y a tout juste deux ans pour des faits commis alors qu’il était encore mineur et sur la base d’« aveux » qui auraient été extorqués sous la torture. Une large part de ces signatures a été récoltée également pour soutenir Abdullah al Zaher et Dawood al Marhoon, deux jeunes hommes condamnés à mort quelques mois après Ali al Nimr, pour une série d’infractions et dans des circonstances similaires.

« Ali al Nimr a déjà passé deux ans dans le couloir de la mort. Au lieu de le contraindre à passer un seul jour de plus à attendre son exécution, les autorités saoudiennes devraient annuler sa condamnation et ordonner qu’il soit rejugé dans le cadre d’une procédure respectant les normes internationales d’équité, excluant tout recours à la peine de mort », a déclaré James Lynch, directeur adjoint du programme Afrique du Nord et Moyen-Orient à Amnesty International.

Le cas d’Ali al Nimr, 21 ans, illustre parfaitement le non-respect des normes internationales relatives aux droits humains par les autorités saoudiennes, notamment la la Convention relative aux droits de l’enfant à laquelle elle est partie. Le droit international interdit en effet l’application de la peine de mort pour des infractions commises par des personnes âgées de moins de 18 ans.

L’Arabie saoudite aura mis à mort plus de 100 personnes au cours des six premiers mois de l’année, si elle continue à procéder à des exécutions au rythme actuel. Au moins 94 personnes ont été exécutées depuis le début de l’année – davantage que pour la même période en 2015.

Au moins 158 personnes ont été exécutées en Arabie saoudite en 2015, chiffre record enregistré dans le pays depuis 1995.

« Les exécutions en Arabie saoudite ont augmenté de façon spectaculaire depuis deux ans et cette tendance ne montre aucun signe de fléchissement  », a déclaré James Lynch.

« Cette forte hausse des exécutions est d’autant plus affligeante que le système judiciaire saoudien pâtit de défaillances généralisées, qui se traduisent régulièrement par des condamnations à mort prononcées à l’issue de procès manifestement iniques. Les autorités saoudiennes doivent cesser de s’appuyer sur ce châtiment cruel et inhumain, et instaurer sans délai un moratoire officiel sur toutes les exécutions. »

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