La déstruction d’une mosquée : une nouvelle attaque contre les minorités religieuses

Les autorités du Myanmar doivent mener dans les meilleurs délais une enquête indépendante, approfondie, transparente et impartiale sur la destruction violente de bâtiments faisant partie d’une mosquée jeudi 23 juin dans la région de Bago (centre du Myanmar), a déclaré Amnesty International.

« Il faut que les autorités agissent rapidement pour montrer qu’elles traitent avec sérieux ce type d’agissements visant les musulmans et d’autres minorités religieuses. Cet acte doit donner lieu à une enquête immédiate et indépendante, les personnes soupçonnées d’y avoir participé doivent être traduites en justice et les victimes doivent bénéficier de recours utiles, notamment de réparations », a déclaré Rafendi Djamin, directeur du programme Asie du Sud-Est et Pacifique d’Amnesty International.

Le 23 juin, une foule de personnes non identifiées a partiellement détruit une mosquée et ses annexes à Thuyethamain, un village de la région de Bago. Selon les informations reçues par Amnesty International, cette attaque a eu lieu à la suite d’un contentieux concernant un bâtiment en construction sur le terrain de la mosquée.

Un homme musulman a été blessé au cours de ces événements. Il est actuellement soigné à l’hôpital pour des blessures à la tête. Les autorités ont depuis rétabli le calme sur place, mais certains villageois musulmans ont fui par peur et n’osent pas retourner chez eux.

« Le fait de ne pas enquêter ni amener les responsables présumés à rendre des comptes enverrait un message inquiétant, à savoir que les attaques visant des minorités religieuses peuvent continuer en toute impunité », a déclaré Rafendi Djamin.

Ces dernières années, le Myanmar a connu une augmentation inquiétante de l’intolérance religieuse, souvent alimentée par des groupes nationalistes bouddhistes radicaux, en particulier à l’encontre de la population musulmane. Ces sentiments ont aussi été attisés par le manque de détermination de l’ancien gouvernement à enquêter efficacement sur des cas de violence similaires.

« Le nouveau gouvernement doit condamner cette attaque et les autres attaques commises contre des minorités religieuses, et faire clairement comprendre que ces violences sont passibles de poursuites pénales et ne seront pas tolérées. Il doit également condamner sans équivoque toute incitation à la haine, à la violence et à la discrimination, et prendre des mesures concrètes pour protéger les droits de toutes les personnes au Myanmar, quelle que soit leur religion », a déclaré Rafendi Djamin.

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