Les civils directement ciblés dans l’attaque de l’université pakistanaise

Les hommes armés qui ont perpétré dans la matinée du 20 janvier l’attaque meurtrière contre l’université de Bacha Khan, à Charsadda, dans le nord-ouest du Pakistan, ont violé le principe au cœur du droit international humanitaire en prenant délibérément pour cible des civils, dans le cadre d’une attaque qui pourrait constituer un crime de guerre, a déclaré Amnesty International.

Un haut commandant des Talibans pakistanais a revendiqué cette attaque. Il serait également celui qui a organisé le massacre perpétré en décembre 2014 dans une école militaire de la ville voisine de Peshawar, qui avait fait au moins 142 victimes – dont 132 enfants. Cependant, des informations contradictoires ont émergé depuis sa déclaration, un porte-parole des Talibans pakistanais ayant condamné cette attaque.

La tragédie de ce matin fait suite à une série d’attaques menées par les Talibans pakistanais contre des écoles et d’autres cibles « vulnérables ».

« Quels que soient les responsables de cette attaque, ils ont fait preuve d’un mépris total pour la vie et l’immunité des civils. Les groupes armés au Pakistan doivent cesser de piétiner ainsi la notion d’humanité et s’engager publiquement à ne plus s’en prendre aux civils, a déclaré Champa Patel, directrice du bureau régional d’Amnesty International en Asie du Sud.

« Face à cette tragédie, les autorités pakistanaises doivent faire tout ce qui est en leur pouvoir pour assurer la protection des civils, tout en respectant le droit international humanitaire et relatif aux droits humains. Elles doivent s’abstenir de prendre des mesures régressives, comme la reprise des exécutions au lendemain de l’attaque contre l’école de Peshawar en 2014. Il est clair que le fait d’avoir exécuté plus de 300 personnes en un an après cet événement au nom de la lutte contre le terrorisme n’a pas permis d’éviter de telles tragédies. »

Les médias ont laissé entendre que l’attaque contre l’université de Bacha Khan a fait des dizaines de morts et de blessés, mais on ne connaît pas encore le nombre précis de victimes. Au moins quatre assaillants auraient été tués dans le cadre de l’opération de sécurité menée par l’armée, la police et les forces spéciales pakistanaises.

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