Examen par l’ONU du rapport du pays sur la torture

Les autorités philippines doivent saisir l’occasion que leur offre l’examen de leur rapport par le Comité des Nations unies contre la torture, les 27 et 28 avril à Genève, pour rompre avec leur sombre tradition de la torture de détenus par la police, a déclaré Amnesty International.

« Le gouvernement philippin ne peut ignorer plus longtemps les appels lui demandant de mettre un terme à la torture par des policiers  », a déclaré Josef Benedict, directeur des campagnes d’Amnesty International pour l’Asie du Sud-Est.

«  L’examen du rapport des Philippines par le Comité contre la torture est l’occasion d’en finir une bonne fois pour toutes avec les coups, les brûlures de cigarettes, les décharges électriques, la roue de la torture et d’autres pratiques horribles. »

L’équipe de chercheurs d’Amnesty International chargée des Philippines fera une déclaration lors de l’examen du rapport par le Comité des Nations Unies, et des porte-parole de l’organisation seront disponibles à Genève et à Londres.

Parmi les sujets pouvant être abordés figurent les points suivants :

• Amnesty International a recueilli des informations sur au moins 50 cas de torture et d’autres mauvais traitements au cours d’arrestations et de détentions entre 2010 et 2014.
• Des détenus ont été soumis de façon systématique, par des policiers philippins, à des passages à tabac, des coups de poing et des coups de pied, des brûlures de cigarettes, des simulacres de noyade, des décharges électriques et diverses formes de torture « sexuelle ».
• En 2014, une « roue de la torture » a été découverte dans un poste de police. Les policiers choisissaient les méthodes de torture en faisant tourner la roue. L’indication « 30 secondes chauve-souris », par exemple, signifiait que le détenu était suspendu la tête en bas pendant 30 secondes.
• Malgré l’adoption d’une Loi contre la torture en 2009, la première condamnation en vertu de cette loi n’a eu lieu qu’en avril 2016.
• Quelques progrès ont été faits vers la mise en œuvre d’un mécanisme national de prévention – une obligation en vertu du Protocole facultatif se rapportant à la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, traité complémentaire ratifié par les Philippines.
• Il a fallu deux ans pour mettre en place le Comité de surveillance chargé d’évaluer la mise en œuvre de la Loi contre la torture, et celui-ci ne s’est en outre réuni que deux fois depuis sa création.
• Il est nécessaire de rationaliser les procédures d’enquête et les mécanismes d’obligation de rendre des comptes afin de simplifier l’accès à la justice pour les victimes de torture.

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