Réquisitoire sévère contre des activistes

Les autorités tchadiennes doivent immédiatement libérer quatre activistes détenus depuis deux semaines, contre qui le Procureur a requis six mois de prison ferme au cours de leur procès ouvert jeudi 7 avril dans la capitale N’djamena, a déclaré Amnesty International aujourd’hui.

Mahamat Nour Ibédou et Younous Mahadjir porte-paroles de ‘ça suffit’, une plateforme d’organisations de la société civile, Nadjo Kaina Palmer, coordinateur du mouvement ‘Iyina’ (on est fatigué, en arabe) et Céline Namadji du mouvement ‘Trop c’est trop’ sont accusés de ‘provocation d’un attroupement non-armé’, ‘tentative de trouble à l’ordre public’ et ‘résistance à l’action des autorités’.

Le verdict de leur procès qui a eu lieu sous haute surveillance policière sera rendu le 14 avril prochain. Le tribunal a refusé d’accorder la liberté provisoire aux activistes malgré la demande introduite par leurs avocats. A la fin de l’audience, le passage du véhicule qui les ramenait à la prison a été bloqué par les manifestants. Les forces de sécurité ont alors utilisé des grenades lacrymogènes pour les disperser. Au moins deux personnes auraient été blessées.

« La réponse des forces de sécurité et le réquisitoire sévère contre les activistes risquent d’embraser une situation déjà tendue alors que le pays s’achemine vers une élection présidentielle dimanche prochain », a déclaré Ilaria Allegrozzi chercheur sur l’Afrique centrale à Amnesty International.

« Le maintien en détention de ces activistes est une injustice et une violation grave de leurs droits à la liberté d’expression, d’association et de manifestation pacifique. Les autorités doivent les libérer immédiatement et abandonner toutes les charges politiquement motivées retenues contre eux ».

Selon des informations recueillies par Amnesty International, plusieurs sympathisants des activistes ont assisté au procès. Toutefois, certains, n’étant pas autorisés à entrer dans la salle d’audience, sont restés à l’extérieur avec des slogans demandant leur libération.

Amnesty International appellent les autorités à maitriser les forces de sécurité afin qu’elles évitent d’utiliser une force excessive contre des manifestants pacifiques.

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