Trois hommes exécutés en Malaisie

Le directeur des campagnes d’Amnesty International pour l’Asie du Sud-Est et le Pacifique Josef Benedict, a déclaré à ce propos :

« L’exécution de ces trois hommes est éminemment triste. C’est un acte cruel qui couvre la Malaisie de honte. Ni la famille ni les prisonniers n’avaient la moindre idée que leurs deux derniers recours avaient été rejetés et les familles ont été informées si tardivement des exécutions qu’elles ont à peine eu le temps d’une dernière visite.

« Le fait que ces homicides d’État interviennent alors que le gouvernement malaisien débat activement de l’abolition de la peine de mort obligatoire les rend d’autant plus choquants et inquiétants.

« Ces pendaisons rappellent âprement que les autorités malaisiennes doivent redoubler d’efforts en vue d’instaurer un moratoire sur les exécutions, première étape vers l’abolition de la peine capitale. »

Malgré le tollé international, Gunasegar Pitchaymuthu et les frères Ramesh Jayakumar et Sasivarnam Jayakumar ont été exécutés à la prison de Taiping, dans le nord de la Malaisie, vendredi 25 mars à 5h30 (heure locale).

Complément d’information

En Malaisie, les informations relatives aux exécutions prévues sont rarement rendues publiques avant, ni même après, et les autorités ne livrent pas régulièrement d’informations sur le recours à la peine de mort. Les familles de condamnés à mort sont souvent informées à la dernière minute de l’exécution de leurs proches. En octobre 2015, l’administration pénitentiaire a déclaré publiquement que 33 personnes avaient été exécutées entre 1998 et 2015, mais sans donner aucune précision sur la date ni sur les affaires concernées. Amnesty International reçoit régulièrement des informations sur les exécutions qui ont lieu, mais n’est pas en mesure de les vérifier de manière indépendante.

Le procureur général Tan Sri Apandi Ali et la ministre au sein du cabinet du Premier ministre Nancy Shukri ont annoncé les 13 et 17 novembre respectivement, que le Parlement examinerait les réformes législatives visant à réviser la peine de mort statutaire en mars 2016. Ces projets de réforme ont été annoncés en octobre 2012. La peine de mort obligatoire est actuellement maintenue pour des infractions comme le meurtre et le trafic de stupéfiants.

À ce jour, 102 pays ont totalement aboli ce châtiment et 140 pays au total sont abolitionnistes en droit ou en pratique. Amnesty International s’oppose en toutes circonstances et sans aucune exception à la peine de mort, indépendamment de la nature et des circonstances du crime commis, de la situation du condamné, de sa culpabilité ou de son innocence, ou encore de la méthode utilisée pour procéder à l’exécution.

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