Agnès Callamard est la directrice générale du Secrétariat international d’Amnesty International et la principale porte-parole de ce mouvement mondial, qui compte quelque 10 millions de sympathisant·e·s et des bureaux dans plus de 70 pays.
La secrétaire générale est nommée par le Bureau exécutif international d’Amnesty International pour un mandat initial de quatre ans. Sa désignation fait suite à un vaste processus de recrutement mondial. Agnès Callamard succède à la secrétaire générale par intérim Julie Verhaar.
« Là où les gouvernements et les entreprises cherchent à réduire au silence celles et ceux qui s’expriment contre leurs abus, à masquer la vérité et à saper ou rejeter les normes relatives aux droits humains, les enquêtes rigoureuses et les campagnes sans compromis d’Amnesty International sont plus vitales que jamais » Agnès Callamard
Qui est Agnès Callamard ?
Petite-fille de Léon Savioux, résistant français exécuté sans jugement par les Nazis au crépuscule de la Seconde Guerre mondiale, Agnès Callamard s’est engagée très jeune dans la lutte en faveur de la justice. Cet engagement a abouti à sa nomination, en 2016, comme rapporteure spéciale des Nations unies sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires – à la tête des enquêtes sur certaines des plus célèbres affaires de meurtre.
Ses prises de position en faveur des droits humains n’ont pas été sans risque. Il a été la cible de manœuvres d’intimidation et de menaces personnelles émanant de gouvernements réputés pour museler les militant·e·s des droits humains. Rodrigo Duterte, le président des Philippines, a par exemple menacé de la gifler si elle enquêtait sur lui pour des exécutions extrajudiciaires.
En 2018, son travail a fait les gros titres à travers le monde quand elle a ouvert une enquête sur le meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi. Alors que de nombreux gouvernements préfèrent détourner le regard quand l’Arabie saoudite commet des violations des droits humains, Agnès Callamard reste déterminée à demander justice et respect de l’obligation de rendre des comptes.
Elle est devenue une figure incontournable de la défense des droits humains au fil des décennies. Parallèlement à ses fonctions au sein des Nations unies, elle a également dirigé l’initiative pour la liberté d’expression mondiale de l’université Columbia, à New York. Auparavant, elle a été directrice exécutive de l’organisation de défense de la liberté d’expression ARTICLE 19. Elle revient chez Amnesty International, où elle a été cheffe de cabinet du secrétaire général Pierre Sané et coordinatrice de la politique de recherche de l’organisation, fonction dans laquelle elle a dirigé le travail de celle-ci sur les droits humains des femmes. Elle a aussi dirigé des enquêtes sur les droits de la personne dans plus de 30 pays et a publié de nombreux articles sur les droits humains, les droits des femmes, la liberté d’expression, les mouvements de réfugiés et la méthodologie des enquêtes sur les droits de la personne.
Fervente défenseure de la liberté d’expression, militante féministe et anti-raciste, elle utilise son savoir et son travail de plaidoyer pour repousser les frontières des droits.
Cette Française est la deuxième femme nommée secrétaire générale d’Amnesty International en 60 ans d’existence de l’organisation.
Son rôle au sein de l’organisation d’Amnesty International
Désormais principale porte-parole, responsable des stratégies et à la tête du travail de campagne de l’organisation, Agnès Callamard va devoir la guider dans l’une des périodes les plus houleuses de l’histoire moderne pour les droits humains.
Elle s’appuiera sur l’expérience inégalée d’Amnesty International pour résister aux multiples attaques provenant de diverses sources contre les droits humains et l’espace civique, ainsi que pour lancer les offensives de défense des droits humains dont a besoin ce monde en pleine mutation, qu’il s’agisse de faire face à l’urgence climatique ou de changer le système multilatéral défaillant pour le rendre adapté au but qui lui est assigné.
En étroite collaboration avec le mouvement mondial d’Amnesty International, dans toute sa diversité et partout où il est présent, elle combattra les inégalités généralisées qui ont fait que les réponses à la pandémie de COVID-19 ont été plus favorables à la dévastation qu’à la dignité. En demandant une révision en profondeur au lieu d’une simple reprise, Agnès Callamard va encourager tout le mouvement d’Amnesty International à renforcer le partenariat mondial avec les défenseurs des droits humains et d’autres mouvements sociaux pour promouvoir le changement rapide et de grande ampleur que nécessitent les droits humains.
Le ou la secrétaire général/e d’Amnesty International dirige l’ensemble des activités du mouvement. Cette fonction comprend plusieurs rôles : contribuer au plus haut niveau à la définition de la politique et de la stratégie de l’organisation en matière de promotion et de défense des droits humains, coordonner la mise en œuvre de cette stratégie, représenter le mouvement et porter sa parole auprès des gouvernements, des organisations intergouvernementales ou autres, des médias et du public au niveau mondial, assurer la direction générale du Secrétariat international qui, pour l’essentiel, assure la recherche, organise des campagnes et finance la présence du mouvement dans des pays où la base sociale n’est pas en mesure de le faire. Il ou elle est nommé/e par le Bureau exécutif international, et en relève directement. |