Il faut abandonner les charges contre Julian Assange

Julian Assange fondateur de Wikileaks

Après avoir été arrêté le 11 avril 2019 au sein de l’ambassade d’Equateur à Londres où il s’était réfugié durant sept ans, Julian Assange est actuellement détenu dans la prison de haute sécurité de Belmarsh au Royaume-Uni dans le cadre d’une demande d’extradition vers les États-Unis.

Mise à jour 20 avril 2022 : la décision d’un tribunal d’instance du Royaume-Uni de rendre un avis positif d’extradition contre Julian Assange est un coup dur pour lui et pour la liberté de la presse en général. Il appartient désormais à la Ministre britannique de l’Intérieur, Priti Patel, de décider ou non d’approuver la demande des États-Unis.

Julian Assange est détenu dans l’attente d’une décision sur son extradition vers les États-Unis. Un juge a décidé que l’extradition vers les États-Unis serait illégale. Après une si longue détention, le fait de ne pas lui avoir accordé une libération sous caution a rendu sa détention arbitraire.

Julian Assange est emprisonné pour avoir fait usage de son droit à la liberté d’expression et d’information

Suite à la publication d’informations secrètes en 2010 dans le cadre de son travail avec Wikileaks, dont notamment des documents relatant des dérives commises par certains états et qui peuvent constituer pour certaines de véritables crimes de guerre, Julian Assange a été arrêté en avril 2019 au bout de 7 années de refuge à l’Ambassade équatorienne à Londres.

Le maintien en détention de Julian Assange s’effectue dans le cadre de la demande d’extradition faite par les États-Unis. Accusé d’espionnage en vertu de la loi américaine, l’Espionage Act, Julian Assange se voit poursuivi au titre de 17 chefs d’accusation pour avoir ni plus ni moins réalisé un travail journalistique.

Les droits fondamentaux de Julian Assange en danger

Aujourd’hui menacé d’extradition uniquement pour avoir exercé son droit à la liberté d’expression et d’information, Julian Assange risque une grave atteinte de ses droits humains s’il est envoyé aux États-Unis. En effet, il pourrait être détenu dans des conditions qui s’apparentent à de la torture et à d’autres mauvais traitements comme le maintien prolongé à l’isolement. De plus, en raison de la campagne publique ciblée contre lui par des hauts représentants du gouvernement américain, son droit à un procès équitable et à la présomption d’innocence pourraient être gravement atteints.

À ce titre, Amnesty International s’oppose fortement à l’extradition ou à tout autre envoi de Julian Assange vers les États-Unis, au vu des risques encourus pour ses droits humains fondamentaux. Par ailleurs, le droit international interdit de transférer une personne vers un pays où elle risque véritablement de subir des atteintes graves à ses droits fondamentaux. Amnesty International demande d’ailleurs depuis plusieurs mois au Royaume-Uni de ne renvoyer en aucun cas Julian Assange vers les États-Unis. Si c’était le cas, le Royaume-Uni bafouerait le droit international.

Un nécessaire abandon des charges pour permettre la libération de Julian Assange

Les accusations d’espionnage auxquelles Julian Assange fait face sont un coup terrible porté à la liberté d’expression, aux journalistes et aux éditeurs. « Le gouvernement américain poursuit sans répit Julian Assange parce qu’il a publié des documents jusque-là secrets qui pointaient de possibles crimes de guerre commis par l’armée américaine ; ce n’est rien de moins qu’une vaste offensive contre le droit à la liberté d’expression » a déclaré Massimo Moratti, directeur adjoint pour l’Europe à Amnesty International.

Si Julian Assange est extradé et condamné pour ses activités journalistiques, les effets de dissuasion sur les journalistes et les personnes qui enquêtent sur les méfaits des états pourraient avoir de réelles répercussions sur le droit des citoyens à l’information.

Les accusations découlant directement de la publication de documents divulgués dans le cadre de son travail avec Wikileaks ne sont donc pas justifiées puisqu’elles couvrent des activités protégées par le droit international, notamment par l’article 19 de la Déclaration des Droits de l’Homme de 1948.

Les droits à la liberté d’expression et d’information doivent être préservés. Les journalistes doivent pouvoir effectuer leur travail sans être inquiétés. Les accusations auxquelles Julian Assange fait face sont injustifiées et les charges qui pèsent contre lui doivent être abandonnées !

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