Signez pour demander l’arrêt des politiques européennes inhumaines

Des migrants et des réfugiés piégés par le conflit

La terrifiante attaque contre le centre de rétention de Tajoura qui a eu lieu le 3 juillet 2019 a une fois de plus montré que les hommes, les femmes et les enfants enfermés en Libye sont exposés à des dangers mortels

Les gouvernements des pays de l’UE n’ont à aucun moment posé comme condition à leur soutien aux autorités libyennes la fermeture des centres de rétention et la libération des milliers de personnes détenues de façon illégale.

Au contraire :

 ils ont insisté sur le fait que l’aide humanitaire financée par l’UE allait conduire à une amélioration des conditions de vie dans les centres de détention, alors que rien ne pouvait le prouver.

 ils ont aussi continué d’aider les garde-côtes libyens à renvoyer en détention pour une durée indéterminée en Libye les personnes interceptées en mer.

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Dans le camps de détention de Tajoura en Libye en 2017
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Le camps de détention de Tajoura après le bombardement
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Depuis que des forces placées sous le commandement du maréchal Khalifa Hiftar ont lancé une offensive sur Tripoli début avril, les conditions de vie qui étaient déjà épouvantables dans les centres de détention sous le contrôle du Gouvernement d’union nationale (GUN) ont empiré.

Dans la nuit du 2 juillet, une frappe aérienne contre le centre de rétention de Tajoura, situé à l’intérieur d’un camp militaire au sud-est de Tripoli a fait 53 morts et au moins 130 blessés.

Le 9 juillet, le HCR a annoncé que les autorités libyennes avaient permis aux personnes détenues à Tajoura de sortir de ce centre, mais il est apparu qu’elles n’avaient reçu aucune aide adéquate au moment de leur libération, et qu’elles n’avaient pas eu la possibilité de quitter le pays pour aller se mettre en sécurité ailleurs si elles le souhaitaient.

Le 7 mai, deux personnes détenues dans ce centre de rétention avaient déjà été blessées lors d’une précédente attaque aérienne, la bombe étant tombée à 100 mètres seulement de ce centre.

Fin avril, des hommes armés avait attaqué des détenus dans le centre de rétention de Qasr Ben Geshir, à environ 24 kilomètres au sud de Tripoli.

On ignore toujours qui sont les responsables de ces deux attaques. L’identité des responsables doit être établie au moyen d’une enquête digne de ce nom et indépendante.

Des ONG dans le viseur

Les personnes qui commandent des navires assurant des opérations de sauvetage des gens Méditerranée sont dans une situation intenable. La politique des gouvernements européens les contraint à débarquer ces gens en Libye alors même que cela constitue une violation manifeste du droit international.

En outre, les Etats ont pris des mesures ou tacitement soutenu des mesures visant à entraver ou réprimer pénalement les organisations non gouvernementales menant des missions de sauvetage qui tentent donc d’assumer cette responsabilité faute de réaction adéquate de la part des États.

Les négociations menées entre les États membres de l’UE afin de régler la question du sauvetage en mer au moyen d’un accord de partage des responsabilités pour le débarquement et la relocalisation des personnes secourues en mer ont échoué.

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Carola Rackete lors de son arrestation
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L’équipage du Sea-Eye secourant 17 personnes dans une barque en bois au milieu de la Méditerranée.
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Seuls subsistent des accords ad hoc visant à trouver une solution à des situations tendues mettant en scène les bateaux d’ONG, voire des garde-côtes et des navires marchands, dans un contexte où l’Italie pratique de façon croissante une politique « des ports fermés ». En mars, Human Rights Watch et Amnesty International avaient publié un Plan d’action pour un système de sauvetage équitable et stable en mer Méditerranée.

Ce plan, qui s’appuie sur les recommandations du Conseil européen sur les réfugiés et les exilés (ECRE), propose un système temporaire pour que les personnes secourues en mer soient rapidement débarquées conformément aux dispositions du droit international, et un système équitable de partage des responsabilités au moyen des relocalisations.

Un changement de cap s’impose et est possible

Les villes, la société civile, et les agences internationales et de l’UE étant prêtes à fournir une aide opérationnelle, il est nécessaire que les États européens parviennent de toute urgence à un accord, ce qui est possible.

La Commission européenne et la présidence finlandaise de l’UE doivent se concentrer sur la facilitation d’un tel accord, et non sur de fausses solutions impliquant des pays d’Afrique du Nord.

L’OIM, le HCR, l’Union africaine et le secteur du commerce maritime peuvent tous faire usage de leur influence pour amener les États européens à faire le nécessaire. Les mesures préconisées contribueraient à sauver des vies et à améliorer la situation en Libye.

Les réactions d’indignation concernant les conditions de détention et les dangers auxquels sont exposées les personnes alors que des combats ont lieu à Tripoli, sonneront faux si aucune mesure d’importance vitale n’est prise pour mettre ces personnes en sécurité.

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Commission Européenne
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Les politiques migratoires européennes condamnent des personnes en quête de protection à un choix cruel : la mort par noyade ou la torture en Libye. Demandez au gouvernement belge de s’efforcer, au sein de l’Union européenne, de prendre des mesures pour donner la priorité à la vie des réfugié·e·s et des migrant·e·s et à leurs droits.
Il s’agit de veiller à ce que suffisamment d’opérations de recherche et de sauvetage puissent avoir lieu en Méditerranée. Veiller à ce que la coopération avec la Libye soit soumise à des conditions garantissant le respect des droits des personnes en fuite. Que la détention arbitraire de réfugiés et de migrants soit terminée. Qu’ils soient évacués dans un lieu sûr, y compris en Europe.

Demandez au gouvernement belge de s’efforcer, au sein de l’Union européenne, de prendre des mesures pour donner la priorité à la vie des réfugié·e·s et des migrant·e·s et à leurs droits.

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