ET SI ON OSAIT DES MESURES MIGRATOIRES RESPECTUEUSES DES DROITS HUMAINS ?

Au travers des récits de Ahmed, Rima, Maha, Saad, Amal, Hala, Ibrahim ou Majid,
construisons des solutions humaines et durables pour les personnes en quête de protection.

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Ahmed

Les visas étudiants

Ahmed étudiait le génie mécanique avant de devoir quitter le Yémen ravagé par la guerre. Il est arrivé à Chios en juin dernier avec 40 autres personnes, après avoir survécu à la traversée sur un canot pneumatique usé.

Il a perdu son frère, qui voyageait seul, tout en essayant lui aussi d’échapper à la guerre.

Quand nous l’avons rencontré à la fin du mois de janvier, Ahmed vivait sous une tente avec six autres personnes.

Tout ce qu’il veut, c’est vivre dans un endroit où il pourra de nouveau rêver.

« Laissez-moi reprendre le cours de ma vie et être un homme bien ».

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Un réel besoin de visas étudiants pour les enfants et étudiant.e.s réfugié.e.s

61%
des enfants réfugié.e.s vont à l’école primaire
23%
des adolescent.e.s réfugié.e.s vont à l’école secondaire
1%
des étudiant.e.s réfugié.e.s vont à l’université
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Amal

« Ils nous terrifiaient parfois avec leurs armes, ou menaçaient de nous tuer avec leurs couteaux. Chaque jour certains d’entre eux abusaient de nous ».

Les visas étudiants

Amal, 21 ans, a fui l’Érythrée et traversé le Soudan à la suite de l’emprisonnement de sa mère. Elle voulait échapper au service militaire d’une durée indéterminée qui l’avait empêchée d’aller à la fac et de voir sa famille pendant un an et demi. Mais alors qu’elle espérait refaire sa vie et trouver la sécurité en Europe, elle a été enlevée non loin de Benghazi, en Libye, par le groupe armé qui se fait appeler État islamique (EI) et soumise à l’esclavage sexuel.

« L’EI nous a capturés fin juillet 2015. Ils nous ont fait monter dans deux véhicules qui se sont dirigés vers Tripoli. Ils nous ont retenues au sous-sol ; nous n’avons pas vu le soleil pendant neuf mois ».

« En février [2016], ils nous ont séparées et nous avons chacune été données à un homme. [Au bout d’une semaine] j’ai réussi à trouver une clé pendant qu’il était absent, et je me suis enfuie. J’ai alors compris que je me trouvais en fait à Syrte »[Libye].

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Maha

Maha est originaire de Daraa, en Syrie. Elle a témoigné auprès de Human Rights Watch.

les visas humanitaires

« Ils ont défoncé la porte - c’était une simple porte de bois - et sont entrés… Ils m’ont dit “Où est ton mari ?” ; j’ai répondu : “Je ne sais pas. Il est parti depuis longtemps”. Celui qui se tenait à côté de moi s’est ensuite rapproché. Il a déchiré ma chemise et a commencé à me toucher les seins… Celui qui me tenait ressemblait à un shabiha ["fantômes", ils agissent comme des mercenaires au service du régime]. Il portait une tenue de civil… Leur chef était dehors. Quelqu’un est entré et a dit “Le général a dit que si son mari ne se rendait pas de son plein gré, elle allait devoir supporter beaucoup plus que ça”... Cette personne portait des habits de militaire. Il était sans aucun doute de l’armée ».

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Visa humanitaire

Les visas humanitaires sont l’un des moyens les plus efficaces pour que les personnes fuyant les conflits et les persécutions puissent trouver protection de manière légale.

En accordant ces visas, via leurs ambassades par exemple, les pays d’accueil s’assurent de protéger les personnes qui en ont besoin tout en garantissant la sécurité des citoyens.

Les visas humanitaires

Saad al-Mabrouk a été arrêté le 28 juin 2014, prétendument uniquement en raison de son association avec son cousin qui était le porte-parole officiel de "l’Opération Dignité" à Tripoli. Il a signalé à Amnesty International que, pendant ce temps, il avait été battu à plusieurs reprises avec une barre métallique et des tuyaux en plastique.

À une occasion, il a été emmené dans la cour et maintenu dans une position de stress. Pendant cinq heures, il a été laissé suspendu au soleil tandis que ses mains ont été enchaînées à un poteau sans que ses pieds ne touchent le sol. À un moment donné, il a été maintenu à l’isolement et a reçu des décharges électriques sur son corps après qu’il ait été mouillé avec de l’eau.

Mabrouk Saad Mabrouk a également indiqué que lui et ses codétenus recevaient des quantités insuffisantes d’eau et de nourriture.

« Ils nous battaient tous les jours. Les vendredis surtout, ils amenaient de nouveaux détenus qu’ils arrêtaient après des manifestations. Nous avions l’habitude de les entendre tirer toute la nuit. Une fois, ils nous ont gardés sans eau pendant trois jours. J’ai réussi à leur échapper quand ils m’ont emmené fouiller ma maison. Ils ont ouvert le feu, mais je n’ai pas été blessé. Alors ils ont brûlé ma maison par vengeance. »

Les personnes vulnérables

« A l’hôtel en Turquie, un des hommes travaillant avec le passeur, un Syrien, m’a dit que si je couchais avec lui, je ne paierais pas ou que je paierais moins.
Bien entendu, j’ai dit non, c’était dégoûtant. Nous avons toutes connu la même chose. L’amie qui était venue avec moi de Syrie s’est trouvée à court d’argent en Turquie, alors l’assistant du passeur lui a proposé d’avoir des relations sexuelles avec lui (en échange d’une place sur un bateau) ; elle a bien sûr dit non, et n’a pas pu quitter la Turquie, alors elle est encore sur place. »

Hala a 23 ans et est originaire d’Alep, en Syrie.

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Les risques de violences sexuelles sont grands pour les femmes migrantes et réfugiées
Les risques de violences sexuelles sont grands pour les femmes migrantes et réfugiées
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Femmes migrantes

Les femmes migrantes et réfugiées sont particulièrement exposées aux violences liées au genre avant, pendant et après leur parcours migratoires.

En 2016, des réfugiées et des migrantes d’Afrique subsaharienne qui étaient passées par la Libye ont raconté à Amnesty International que le viol était tellement courant lors des voyages aux mains des passeurs qu’elles avaient pris des pilules contraceptives avant de partir pour ne pas risquer de tomber enceintes si elles se faisaient violer.

Dans les camps de réfugiés, les infrastructures comme les douches ou les toilettes ne sont pas adaptées. Certaines préfèrent dormir à l’extérieur des camps ou se privent de nourriture pour ne pas devoir utiliser les sanitaires.

« Je ne fais confiance à personne parce que j’étais détenue en Syrie. Je pense mille fois avant de sortir ». Rima*, 24 ans

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Dans le chaos des bombardements
© ABDULMONAM EASSA/AFP/Getty Images
Une femme syrienne et 3 enfants parmi les décombres du bombardement de l’armée syrienne mené à Hamouria, dans la Goutha Orientale, le 19 février 2018.

Les personnes vulnérables

Rima*, une Syrienne de 24 ans, a été détenue pendant 10 mois parce qu’elle aidait à distribuer de l’aide médicale aux personnes déplacées dans sa région. Au cours de sa détention, elle a été victime de torture. Après sa libération, en mars 2014, elle s’est enfuie au Liban. Elle a déclaré à Amnesty International qu’elle avait peur de voyager au Liban et qu’elle craignait de se rendre aux autorités pour tenter de renouveler son permis de séjour expiré.

« J’ai été détenu pendant 10 mois [en Syrie]. Personne ne savait où j’étais, » dit-elle. Elle a déclaré à Amnesty International que pendant sa détention, elle avait été torturée.

Elle aimerait pouvoir terminer ses études universitaires, mais a déclaré ne pas pouvoir s’inscrire sans un permis de séjour valide.

*Nom d’emprunt

La protection des personnes

Mohamed Yasin Abdalla, président du Comité central des médecins soudanais (CCSD), a été arrêté le 22 avril 2016 à Khartoum par des agents du Service national de la sûreté et du renseignement (NISS), en même temps que 27 de ses confrères.

Au moment de leur arrestation, ils participaient à une grève organisée par le CCSD. Les principales revendications des grévistes étaient la fourniture de soins gratuits aux personnes souffrant de maladies graves et aux enfants de moins de cinq ans, et la dotation de 22 hôpitaux en matériel médical pour les accidents et les urgences.

Lui et les autres ont été libérés entre octobre et novembre de la même année. Mais leur situation est toujours à risque.

Amnesty International a déjà recueilli des informations sur les cas de personnes détenues au bureau du procureur chargé des crimes contre l’État au Soudan, où 25 à 30 personnes étaient en général entassées dans une cellule de quatre mètres par cinq. Il n’y avait pas de lumière la nuit ni de ventilation. Les détenus étaient le plus souvent confinés dans leur cellule 24 heures sur 24, recevaient deux repas par jour et n’étaient autorisés à se rendre aux toilettes que deux fois par jour.

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Article 14 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme

« Devant la persécution, toute personne a le droit de chercher asile et de bénéficier de l’asile en d’autres pays. »

Nations-Unies, le 10 décembre 1948

Grâce à l’imagerie satellite, Amnesty International a constaté la démolition de camps pour personnes déplacées à Mogadiscio, en Somalie.

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© 2018 DigitalGlobe, Inc.
Grâce à l’imagerie satellite, Amnesty International a constaté la démolition de camps pour personnes déplacées à Mogadiscio.

La protection des personnes

« Vers 8 heures du matin, mes enfants m’ont appelée pour me dire que notre abri avait été détruit et qu’ils étaient dehors. Lorsque je suis arrivée, il ne restait plus rien. Il y avait encore quatre hommes armés sur place, mais tout avait été démoli. Je me suis assise par terre, je ne savais pas quoi faire. J’ai pratiquement tout perdu. J’ai reconstruit un abri de fortune, dans la même zone. Je ne sais pas quoi faire. Je n’ai nulle part où aller », a expliqué Fatima, 60 ans, originaire de Somalie.

La réinstallation, une solution durable à la portée des Etats

La Libye - plaque tournante d’esclaves

« Je suis dans ce pays depuis sept mois et je n’ai pas connu une seule bonne journée depuis lors. Après avoir voyagé pendant 16 jours dans le désert avec mes compagnons d’infortune, j’ai été enfermé dans une maison par les passeurs. Ils refusaient de nous laisser repartir à moins que nous ne payions 300 dollars chacun – qui venaient s’ajouter aux 600 dollars que nous avions déjà versés pour rejoindre la Libye depuis le Soudan.

Ils nous ont finalement conduits à Tripoli à bord d’un camion de marchandises. Nous y étions entassés comme des légumes. Je suis resté libre pendant quelque temps, je faisais de petits boulots malgré mon diplôme universitaire. Je me tenais sur un rond-point et j’attendais qu’on me propose du travail.

En juillet, j’ai été arrêté à un poste de contrôle et conduit dans un centre de détention à Misratah [aujourd’hui fermé]. Les conditions de vie y étaient épouvantables. Ils frappaient tout le monde, y compris les femmes, à l’aide de tuyaux en caoutchouc, de bâtons, de balais, de tout ce qu’ils pouvaient trouver à portée de main... »

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Témoignage 3 (8)

Récit de Jonas*, un Gambien de 22 ans, venu se réfugier en Libye en 2012.

*Nom d’emprunt

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Jusqu’à 20 000 personnes sont actuellement enfermées dans les centres surpeuplés et insalubres du Service de lutte contre l’immigration illégale libyen.

Les migrants et les réfugiés interrogés par Amnesty International ont raconté les violations qu’ils ont endurées ou dont ils ont été témoins, notamment la détention arbitraire, la torture, le travail forcé, l’extorsion et les homicides illégaux, aux mains des autorités, des trafiquants, des groupes armés et des milices.

La Libye - plaque tournante d’esclaves

Ibrahim a quitté la Gambie via un réseau de passeurs qui l’a revendu une fois arrivé en Libye. Amnesty International a récolté son témoignage

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« Je suis arrivé à Sabha, depuis le Niger, un samedi. Avant que je le sache, les passeurs m’ont remis à quelqu’un d’autre. Ils nous donnaient de la nourriture seulement une fois par jour ... Parfois, nous restions une journée entière sans nourriture. Chaque jour, ils [les gardes] venaient vous battre et vous disaient que vous deviez appeler votre famille et leur demander de payer la rançon [1]. J’ai été détenu pendant quatre mois. »

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La Libye - plaque tournante d’esclaves

Majid Hussein est nigérian. En 2009, il a 16 ans. Contraint de fuir son pays miné par un conflit religieux, il est capturé en Libye, puis, contre son gré, se retrouve sur un bateau en Méditerranée. Rescapé de la traversée, il arrive à Lampedusa au bout de plusieurs jours.

Devenir réfugié n’est pas un choix. C’est une situation dans laquelle on est plongé à la suite d’évènements dramatiques

« Ce matin-là, quand elle est rentrée chez elle, l’épouse de Ali a appris par des voisins que des agents des forces gouvernementales avaient fait une descente à leur domicile, détruit le mobilier, déchiré des vêtements et des papiers, et emmené Ali vers 10 heures. Depuis, malgré toutes ses démarches et ses requêtes incessantes, la famille n’a obtenu aucune information confirmée sur le sort qui lui a été réservé et elle ignore toujours où il se trouve. »

Le 2 juillet 2013, Ali Mohammed Mostafa, homme d’affaire originaire de Masyaf, dans le gouvernorat de Hama, a été arrêté chez lui, à Damas, par les forces gouvernementales syriennes.

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AFP/Getty Images
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D’après le Réseau syrien des droits de l’homme (SNHR), 75 000 personnes ont été victimes de disparitions forcées aux mains du gouvernement syrien depuis 2011 [1].

Les familles sont alors laissées livrées à elles-mêmes, avec le risque de voir d’autres de leurs membres être arrêtés et disparaitre.

Comment accueillir les personnes réfugiées peut renforcer la société ? Une conférence TEDxParis de Guillaume Capelle

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