Pourquoi fuir ?
Les raisons à cela sont nombreuses. Certaines personnes quittent leur pays pour trouver un emploi ou faire des études : on les appelle communément des « migrants ». D’autres personnes sont contraintes de fuir pour échapper à des violations de leurs droits humains, par exemple la torture et la persécution, ou en raison d’un conflit armé ou d’autres types de crise. D’autres encore ont pu être la cible de violences uniquement à cause de ce qu’elles sont ou de ce qu’elles font, par exemple en raison de leur origine ethnique, leur religion, leur orientation sexuelle ou leurs opinions politiques. Ces personnes-là sont ce qu’on appelle des « réfugiés » ou des « demandeurs d’asile ».
Leur voyage peut être plein de dangers et de peur. Certaines sont placées en détention par les autorités dès leur arrivée dans un nouveau pays. Nombreuses sont celles qui sont confrontées quotidiennement au racisme, à la xénophobie et à la discrimination, ainsi que celles qui sont victimes de réseaux de traite d’êtres humains et d’exploitation.
D’autres personnes finissent par se sentir seules et isolées après avoir perdu les réseaux de soutien que la plupart d’entre nous prenons pour acquis : leur communauté, leurs proches, leurs amis.
Nos solutions et nos demandes générales
L’organisation milite pour que les gouvernements assument leurs responsabilités quant à la protection des droits de ces personnes. Elle condamne ainsi toute politique ou pratique qui nuit à ces droits.
Elle veille par exemple à ce que les pays ne sous-traitent pas leurs opérations de contrôle aux frontières en payant un autre pays pour que celui-ci arrête les personnes qui atteignent leurs frontières. Par ailleurs, certains gouvernements ne traitent pas toujours correctement les demandes d’asile et laissent ainsi les personnes en quête d’asile dans une situation incertaine pendant des années, lorsqu’elles ne les placent pas en détention. Amnesty International s’efforce en outre de veiller à ce que les migrants soient protégés de l’exploitation et des atteintes commises par leurs employeurs, les trafiquants et les passeurs.
En Belgique, la campagne #JeSuisHumain-e d’Amnesty International vise à faire de notre pays un pays plus respectueux des droits des migrants. Avec cette campagne, Amnesty International demande à la Belgique de mieux protéger les personnes fuyant les conflits et les persécutions - sans jamais avoir recours à la détention des enfants migrants - et de permettre aux personnes qui en ont besoin d’exercer leurs droits de demander l’asile.
Les recommandations spécifiques d’Amnesty
Réfugiés
Amnesty appelle les gouvernements du monde entier à accueillir leur juste part des réfugiés. Avec suffisamment de volonté politique, nos dirigeants peuvent protéger les personnes qui fuient les conflits et les persécutions au moyen d’une solution appelée la « réinstallation ».
Nous militons également en faveur d’autres voies sûres et légales qui permettent aux réfugiés de recommencer leur vie, par exemple le regroupement des membres d’une famille qui avaient été séparés, le parrainage de familles réfugiées par des groupes locaux pour qu’elles s’installent dans leur pays, ou encore l’octroi de visas d’études ou de travail par des universités ou des entreprises.
Les gouvernements ne devraient jamais contraindre une personne à retourner dans un pays où elle risque d’être victime d’atteintes à ses droits humains. Les réfugiés devraient au contraire pouvoir vivre dans un endroit sûr, avoir des opportunités d’emploi, un logement et accès à l’éducation et à la santé.
Comme tout le monde, les personnes réfugiées ne devraient pas être victimes de discrimination. Elles devraient être autorisées à se déplacer librement et à garder leurs pièces d’identité et leurs documents de voyage.
Demandeurs d’asile
Demander l’asile est un droit humain, ce qui signifie que tout le monde devrait être autorisé à entrer dans un autre pays pour y demander l’asile. La procédure d’asile devrait être équitable et efficace, et les demandeurs devraient être en mesure d’entrer en contact avec le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) s’ils en ont besoin ou le souhaitent.
Toute personne en passe d’être envoyée vers un autre pays devrait être traitée équitablement et avec dignité. Le principe juridique de « non-refoulement » signifie que personne ne devrait être contraint de retourner dans un pays où sa vie ou son bien-être est susceptible d’être menacé.
Migrants
Comme c’est le cas pour les réfugiés et les demandeurs d’asile, les gouvernements doivent protéger les migrants de toute violence raciste et xénophobe, ainsi que de toute forme d’exploitation et de travail forcé. Les migrants ne devraient jamais être placés en détention ou expulsés sans raison légitime, tout comme ils ne devraient jamais faire l’objet de discriminations. Les enfants, quant à eux, ne doivent jamais être placé en détention pour des raisons liées à l’immigration car une telle détention est toujours contraire à l’intérêt supérieur de l’enfant.
Que dit la loi ?
Les migrants, les réfugiés et les demandeurs d’asile disposent de droits protégés par le droit international, quels que soient la manière dont ils arrivent dans un pays et le but de leur déplacement : Ils bénéficient des mêmes droits que n’importe quel autre être humain, ainsi que de certaines protections spécifiques, notamment :
– la Déclaration universelle des droits de l’homme, qui dispose à son article 14 : « Devant la persécution, toute personne a le droit de chercher asile et de bénéficier de l’asile en d’autres pays » ;
– la Convention des Nations unies relative au statut des réfugiés (1951), qui interdit d’envoyer des réfugiés dans des pays où ils risquent d’être persécutés ;
– la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille de 1990, qui protège les migrants et leurs familles.