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Dans une enquête réalisée à l’été 2018, Amnesty International révèle que trois personnes sur quatre en Belgique francophone se déclarent globalement sensibles au respect des droits humains. Nous nous réjouissons que la population manifeste un tel attachement aux valeurs inscrites il y a 70 ans dans la DUDH, alors même que moins d’un individu sur deux affirme connaître ou avoir entendu parler de ce texte fondateur. Mais, seraient-ils prêts à descendre dans la rue si les droits humains étaient menacés ?
Les Belges francophones globalement sensibles aux droits humains
L’information majeure que révèle ce sondage est donc que 75% de la population en Belgique francophone se dit globalement “très “ ou “ assez sensible” au respect des droits humains. C’est une donnée encourageante malgré qu’une personne sur quatre en Belgique francophone se déclare peu sensible, insensible, voir sélective par rapport à ces mêmes droits. Amnesty International se réjouit de l’attachement manifesté par une grande majorité de la population aux valeurs exprimées à la Déclaration universelle des droits de l’homme.
Plus de la moitié de la population en Belgique francophone ne connait pas la Déclaration universelle des droits de l’homme
Même si la majorité de la population belge francophone est attachée aux valeurs exprimées de la Déclaration, celle-ci ne connaît paradoxalement pas bien le texte qui les fonde. En effet, plus d’un Belge francophone sur deux affirme ne pas connaître ce texte ou ne pas savoir ce qu’il contient. La proportion de gens ne la connaissant pas est beaucoup plus importante chez les plus jeunes puisque 37% des 18-34 ans indiquent même ne jamais en avoir entendu parler ! Parmi ceux qui la connaissent, ils sont une écrasante majorité à penser qu’elle devrait être enseignée à l’école, que ses principes (universalité, inaliénabilité, interdépendance) sont intangibles et qu’elle est toujours d’actualité.
L’enquête « Les Belges francophones et les droits humains » dans son intégralité
Téléchargez-laLes citoyens prêts à descendre dans la rue si leurs droits fondamentaux étaient menacés
Un nombre important de Belges francophones se disent sensibles aux droits humains, mais combien se mobiliseront si demain leurs droits étaient menacés ? C’est 11 citoyens sur 20 qui seraient prêts à descendre dans la rue pour se faire entendre et pour protéger leurs droits acquis au fil de l’histoire, comme le droit à la sécurité sociale, le droit à une justice équitable ou le droit à la santé et à l’alimentation.
Un sentiment général qui témoigne que le respect des droits humains s’est dégradé dans le monde
Même si la majorité de la population belge francophone est sensible aux droits humains et serait prête à descendre dans la rue, ils sont 41 % à penser que le respect des droits humains s’est globalement détérioré dans le monde. Selon eux, presque la totalité des régions du monde connaissent une détérioration des droits humains et c’est en Afrique que cette impression est la plus répandue avec 51 % des sondés qui estiment que la situation s’est un peu ou fortement dégradée. À l’inverse, la population en Belgique francophone s’exprime plus positivement à propos de l’évolution du respect des droits humains en Europe de l’Ouest, comparée au reste du monde. Pourtant, même sur le Vieux Continent, l’état des droits de l’homme reste préoccupant comme le montre le sort réservé aux réfugiés ou par les multiples atteintes aux libertés publiques dans le cadre des mesures de lutte contre le terrorisme. À cela, s’ajoute une banalisation des discours de haine dans nos sociétés et à l’effritement pour des millions de citoyens européens de leurs droits sociaux, économiques et culturels.
La majorité de la population estime que les violations des droits humains existeront toujours
Pour deux Belges sur trois, les violations des droits humains existeront toujours. Une certaine forme de fatalisme paralyse nombre de Belges francophones qui estiment qu’ils ne sont pas en mesure de changer les choses à leur niveau et qu’ils sont insuffisamment informés pour s’engager à les défendre. … D’ailleurs, lorsqu’on leur demande si ils ont l’impression de contribuer à l’amélioration du respect des droits humains, une personne sur quatre reconnaît ne rien faire en la matière. Quant aux autres, elles privilégient l’adoption d’un comportement quotidien adapté à leurs valeurs. Il est donc primordial de reconnecter les citoyens avec leurs droits afin qu’ils se mobilisent pour mieux les protéger.
Pour reconnecter les citoyens avec leur droits, aidez-nous à distribuer la DUDH dans tous les foyers en Belgique francophone !
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Peu de citoyens en Belgique francophone croient pouvoir changer les choses à leur niveau
Pour deux Belges sur trois, les violations des droits humains existeront toujours. Une certaine forme de fatalisme paralyse nombre de Belges francophones qui estiment qu’ils ne sont pas en mesure de changer les choses à leur niveau et qu’ils sont insuffisamment informés pour s’engager à les défendre. … D’ailleurs, lorsqu’on leur demande si ils ont l’impression de contribuer à l’amélioration du respect des droits humains, une personne sur quatre reconnaît ne rien faire en la matière. Quant aux autres, elles privilégient l’adoption d’un comportement quotidien adapté à leurs valeurs. Il est donc primordial de reconnecter les citoyens avec leurs droits afin qu’ils se mobilisent pour mieux les protéger.
La pauvreté, l’environnement, l’accès à la justice, principales préoccupations de la population
Les droits humains sont un champ large qui couvre une multitude de droits. Quels sont les droits qui, selon eux, se sont le plus détériorés ces dernières années ? Ainsi, près d’une personne sur deux estime que la pauvreté a augmenté dans le monde, que la qualité de l’environnement s’est dégradée, que l’accès à une justice équitable n’est pas garantie à tous et que la qualité de l’alimentation s’est détériorée. Amnesty International partage ce constat en affirmant que, si l’accès à certains droits (à l’éducation par exemple) a tendance à s’améliorer, le monde connaît actuellement un recul de nombreux droits humains. Les signes de cette régression sont visibles dans le monde entier tant au niveau des offensives contre le droit de manifester ou contre les droits des femmes, qu’à celui des droits économiques et sociaux, comme l’accès à la nourriture, à l’eau potable, à la santé et à un logement.
Les gouvernements sont pointés du doigt pour leur contribution insuffisante en matière de respect des droits humains
En ce qui concerne les acteurs ayant le plus contribué aux droits humains ces dernières années, la majorité des Belges francophones préfèrent mettre en lumière le travail des ONG et autres organisations humanitaires. À l’inverse, la moitié des belges francophones montrent du doigts les instances politiques en général (instances politiques nationales et régionales ) pour leur manque d’apport positif en la matière.
Dans le cadre de ce sondage, 1005 Belges francophones âgés de 18 à 75 ans ont été interrogés par internet. L’échantillon a été pondéré pour représenter la population en Fédération Wallonie-Bruxelles tant en termes de genre, d’âge ou de groupes sociaux (principaux critères sociaux-démographiques). Le nom du commanditaire et l’objectif du sondage n’ont pas été communiqués aux personnes interrogées. La marge d’erreur est établie à 3,1 %.