Les Roms ou Roma, signifiant « homme marié », constituent la plus importante et ancienne minorité présente en Europe. Il existe diverses dénominations en fonction du temps et des lieux et teintées de connotations plus ou moins négatives : tsiganes, gens du voyage, gitans, bohémiens, romanichels, manouches, etc. De manière officielle, le terme rom a été adopté par l’Union romani International en 1974. Les Roms parlent le romani, langue orale, provenant du sanskrit. Même si la langue garde un fond commun, elle a évolué selon les régions d’Europe où les Roms vivent disséminés. Dans le monde, les Roms sont approximativement 8 à 10 millions (12 à 15 millions selon les associations roms), la plupart en Europe où ils représentent globalement la plus grosse minorité ethnique. En Roumanie, Bulgarie, Slovaquie, Hongrie et dans les Balkans, ils représentent jusqu’ à 10% de la population. Bien qu’il n’existe aucune statistique officielle, les Roms seraient approximativement entre 10.000 et 15.000 en Belgique.
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Dans ces pays, plus de 90% des Roms ont adopté un mode de vie sédentaire, mais souvent marginalisé (métiers, habitats, culture et langue spécifiques). Ils forment des communautés bien identifiées, victimes de forts préjugés racistes. Huit foyers roms sur dix sont menacés de pauvreté dans l’UE.
Et les gens du voyage ??
En Belgique, nous retrouvons les Roms et un autre groupe très varié appelé les gens du voyage, les voyageurs ou parfois les Yéniches. Ces deux communautés souvent amalgamées à tort dans un tout uniforme vivent différemment. Les Roms son sédentaires dans la majorité des cas, alors que les gens du voyage ont fait le choix de l’habitat mobile.
D’où viennent-ils ?
Selon les historiens et les linguistes, les populations roms arrivent en Europe depuis le nord-est de l’Inde entre le Ve et le XIIIe siècle de notre ère. Mal connus, ils ont dû faire face au fil des siècles à de nombreuses discriminations les obligeant souvent à fuir leur pays d’origine. Ils sont même réduits en esclavage et les Roms de Roumanie (anciennement appelée Wallachie) doivent attendre 1856 pour voir leur condition d’esclaves prendre fin. On compte deux autres grandes vagues migratoires : le milieu du XIXe siècle où les populations roms d’Europe centrale se répandent dans toutes les autres régions d’Europe et les années 1960-1980 au départ de l’Europe orientale vers l’Europe de l’Ouest, pour fuir l’effondrement du communisme et la guerre en ex-Yougoslavie.
Pendant la deuxième guerre mondiale, les Tziganes ont été victimes de la politique d’extermination du régime nazi. Après la chute du communisme, de nombreux Roms ont été réduits à la misère : perte d’emploi définitive (chômage massif), absence de toute politique sociale en faveur des plus démunis (pas de revenus), ségrégation dans le logement (expulsions forcées), ségrégation dans les écoles, racisme et préjugés à leur égard.