Âgisme et intersectionnalité

Aînés Intersectionnalité

Parler des ainé·e·s, c’est considérer plusieurs individus et plusieurs réalités : une personne de 55 ans ne sera pas victime des mêmes stéréotypes qu’une personne de 75 ans.

Les chiffres du sondage sur l’âgisme envers les aîné·e·s traduisent également l’impossibilité d’analyser l’âgisme indépendamment de la notion d’intersectionnalité. Cette notion désigne l’accumulation de plusieurs formes de discrimination dans une société et explique que certains groupes d’aîné·e·s souffrent de stéréotypes, préjugés et/ou discriminations basés sur leur âge, mais aussi liées à leur genre, leur handicap, leur orientation sexuelle ou encore leur origine ethnique.

Le sondage d’Amnesty International sur l’âgisme envers les âiné·e·s permet de faire le constat d’une société âgiste et met également en lumière comment le validisme, le sexisme, les LGBTphobies, la xénophobie ou encore le racisme se croisent et aggravent les effets de l’âgisme.

ÂGISME ET SEXISME

Un précédent sondage d’Amnesty International qui ciblait les violences sexuelles soulignait la persistance des inégalités entre les hommes et les femmes dans notre société. Qu’en est-il des femmes de 55 ans et plus ?

L’âgisme, le sexisme et les discriminations et inégalités qui en résultent se cumulent. Le corps des femmes est soumis à beaucoup d’impératifs imposés par une société sexiste, dont l’injonction à rester jeune. Dans le sondage sur l’âgisme envers les aîné·e·s, on observe par exemple que les femmes de plus de 55 ans sont plus touchées que les hommes du même âge par le regard que la société porte sur elles. 53% des femmes pensent que les aîné·e·s ne sont pas représenté·e·s de manière positive dans les médias, les messages publicitaires, etc., contre 37% pour les hommes. 37% des femmes ne se sentent pas vieilles, mais le regard que la société porte sur elles leur donne le sentiment d’être vieilles, contre 23% pour les hommes.

On constate également qu’à partir de 55 ans, davantage de femmes se sentent mises à l’écart par la société. Comme en témoignent les chiffres, 24% des femmes se sentent abandonnées ou négligées par la société actuelle contre 14% des hommes, tandis que 55% de ces femmes considèrent que les opinions et les besoins spécifiques des aîné·e·s ne sont pas correctement traduits dans les politiques publiques, contre 44% des hommes. Plus stigmatisées que les hommes, les femmes sont également plus sujettes à l’humiliation, à la dévalorisation ou à l’infantilisation que les hommes dès lors qu’elles ont plus de 55 ans.

ÂGISME ET AUTRES TYPES DE DISCRIMINATION À L’ENCONTRE DES MINORITÉS

Les personnes appartenant à une minorité souffrent également de stéréotypes, préjugés et discriminations multiples en raison l’intersection de leur âge avec d’autres aspects de leur identité, comme leur origine ethnique, leur orientation sexuelle ou encore leur handicap physique ou mental.

Comme en témoignent les résultats du sondage, les aîné·e·s appartenant à une minorité sont plus marqué·e·s par le manque de considération  : 31% d’entre eux·elles se sentent souvent seuls, contre 22% des aîné·e·s n’appartenant pas à une minorité tandis 25% d’entre eux se sentent abandonné·e ou négligé·e par la société actuelle, contre 17% des aîné·e·s n’appartenant pas à une minorité.

Ces groupes de personnes sont également plus souvent victimes de stéréotypes et de préjugés. Dans cette optique, pour 30% d’entre eux·elles, on pense qu’ils·elles voient moins bien, contre 18% des ainé·e·s n’appartenant pas à une minorité. De surcroît, pour 48% des aîné·e·s appartenant à une minorité, on pense que leur âge implique automatiquement une perte de mobilité et fragilité physique et donc qu’ils·elles ont des difficultés à se déplacer, contre 15% des autres personnes sondées.

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