Déconstruire les stéréotypes et préjugés envers les aînés

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L’âgisme envers les aîné·e·s ce sont des stéréotypes et des préjugés susceptibles de leur porter préjudice. Quelles soient positives ou négatives, ces généralisations excessives sont inexactes et donc potentiellement dangereuses car elles contribuent à maintenir une hiérarchie entre les groupes d’âge, voire d’en exclure certains d’une grande partie de la vie sociale.

À la question “Pour vous, que signifie vieillir/prendre de l’âge ?”, les personnes interviewées pour la réalisation du sondage d’Amnesty International sur l’âgisme ont répondu que la vieillesse s’accompagnait d’un engagement dans un autre rythme de vie d’où le stress est absent, où l’accumulation d’expériences de vie entraîne une maturité à la fois intellectuelle et émotionnelle. Pourtant, beaucoup de stéréotypes et de préjugés négatifs à l’égard des aîné·e·s perdurent. Pour y mettre un terme, Amnesty International propose de déconstruire les principaux stéréotypes et préjugés à l’encontre des aîné·e·s.

Les aîné·e·s sont déprimé·e·s

Beaucoup s’imaginent que vieillir est déprimant. Le sondage d’Amnesty International montre au contraire que les aîné·e·s ont une vision positive d’eux·elles-mêmes : 89% se sentent jeunes d’esprit et 87% se sentent bien dans leur peau. En réalité, c’est le regard que la société porte sur les aîné·e·s qui est négatif. Le sondage montre par exemple que près de la moitié des aîné·e·s considèrent qu’ils·elles ne sont pas représenté·e·s de manière positive dans les médias et que 31% d’entre eux·elles ne se sentent pas vieux·vieilles, mais le regard que porte la société sur eux·elles leur donne ce sentiment.

Le regard négatif porté sur les aîné·e·s participe à l’exclusion bien réelle des aîné·e·s comme le traduisent les chiffres du sondage - 20% ne se sentent pas complètement intégré·e·s dans la société actuelle - et cette exclusion n’est pas sans conséquence. Elle participe à l’isolement social et la solitude ressentie par 25% des aîné·e·s en Belgique francophone. Il est important de prendre conscience de l’impact des jugements que l’on peut porter sur les plus âgé·e·s car ce sont ces préjugés et stéréotypes qui participent à l’isolement et peuvent aller jusqu’à mettre à mal le bien-être et la santé des individus.

En vieillissant on devient sénile

En vieillissant, on perd la mémoire, on est sujet·te à la confusion, on devient sénile. Voilà un stéréotype qui a la vie dure. Pourtant, bien que le vieillissement entraîne des changements cognitifs qui peuvent par exemple s’exprimer par un temps de réaction plus long, cela n’affecte pas nécessairement les capacités intellectuelles. En outre, les personnes interrogées soulignent la connaissance accumulée et la maturité à la fois intellectuelle et émotionnelle qu’ils·elles ont gagnées avec l’âge.

Ce stéréotype participe également à l’exclusion des personnes âgées du reste de la société. Ils·elles sont notamment moins écouté·e·s. Le sondage souligne ainsi que 37% des aîné·e·s considèrent que leur opinion est devenue moins importante, tandis que 29% ne se sentent plus respecté·e·s comme avant. Leur droit d’exprimer leur opinion semble leur avoir été retiré avec l’âge, ce qui ne fait que renforcer le sentiment de solitude. En outre, ce constat mène à des situations discriminantes et potentiellement à de la maltraitance : injures, agressions verbales, traitement infantilisant. Dans certains cas extrêmes, on considère qu’ils·elles ne sont plus capables de prendre des décisions qui les concernent.

Les aîné·e·s sont en mauvaise santé physique

Le vieillissement est souvent associé à une mauvaise santé et à une perte d’autonomie. Les aîné·e·s interrogé·e·s expliquent que le vieillissement s’accompagne souvent d’une diminution des capacités physiques et une perte plus ou moins importante de mobilité. Cette perte de mobilité concerne 27% des aîné·e·s. Et cela augmente avec l’âge pour toucher jusqu’à 44% des aîné·e·s de 75 ans et plus. Ces résultats traduisent cependant que tou·te·s les aîné·e·s ne sont pas concerné·e·s par la perte de mobilité et que la majorité d’entre eux·elles sont en bonne santé physique. Estimer que tou·te·s les aîné·e·s appréhendent la diminution des capacités physiques de la même manière, c’est faire une généralisation excessive qui peut porter préjudice à des individus.

Le manque de considération des aîné·e·s peut en outre être à l’origine de comportements à risque qui peuvent mettre à mal la santé des aîné·e·s. Par exemple, l’absence de certains essais cliniques pour les tranches d’âges supérieures à 55 ans, la mauvaise coordination des soins donnés aux personnes plus âgées ou encore la mauvaise communication avec les personnes concernées sont autant de formes d’âgisme institutionnel qui peuvent entraîner des prescriptions inappropriées et être à l’origine ou aggraver la mauvaise santé physique des individus.

Les aîné·e·s sont incompétent·e·s

Les aîné·e·s sont considéré·e·s comme étant moins compétent·e·s que les plus jeunes.Le sondage d’Amnesty International révèle par exemple que 23% des aîné·e·s ont été traité·e·s différemment au travail dès lors qu’ils·elles ont atteint 55 ans. C’est également le cas vis-à-vis des nouvelles technologies, domaine pour lequel 48% des sondé·e·s ont été considéré·e·s comme n’étant pas au point du fait de leur âge.

En raison de ces préjugés et stéréotypes, les personnes plus âgées ont moins d’opportunités de mettre en avant leurs compétences. La généralisation de ce phénomène est en partie dû à l’absence de représentation “positive” des aîné·e·s dans notre société. Les médias (films, spots télé, radio, etc.) en sont en partie responsables, comme le révèle le sondage : 46% trouvent qu’ils·elles ne sont pas représenté·e·s de manière positive.

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