Violences conjugales : comment en sortir ?

Violences conjugales - le Sommaire

Afin de briser l’isolement, pour prendre connaissance de vos droits ou vous protéger, il est indispensable de parler d’une situation de violence entre partenaires. Vous pouvez vous confier à des personnes de confiance de votre entourage (famille, amis, etc.) ou à des professionnels qui sauront apporter des réponses à vos questions (dans un centre de planning familial, un centre d’accueil spécialisé (voir section « Contacts utiles ») en violence conjugale ou au numéro d’écoute gratuit 0800/ 30 030. Vous pouvez aussi contacter la police. Chaque zone de police dispose d’un service d’assistance aux victimes dans lequel travaillent des professionnels formés pour répondre à vos questions.

Lorsque vous prenez conscience de la gravité de votre situation, que vous décidiez de partir, de vous séparer de votre conjoint violent ou de rester, pensez à constituer un dossier. Consigner des preuves contre votre agresseur vous assure une meilleure protection devant la loi et peut vous sortir de situations très difficiles. Même si vous ne souhaitez pas porter plainte, faites consigner les faits !

Partir

Partir ne semble pas toujours possible, que ce soit pour des raisons financières, la présence d’enfants ou autres. Parfois, en raison des violences qu’elle a subi, la victime se trouve également dans un état de dissociation traumatique chronique, un phénomène psychologique de protection du cerveau lorsqu’il est confronté à de graves violences. Cela signifie qu’elle n’est plus à même de réfléchir clairement ou d’identifier ce qu’elle vit comme anormal, et se trouve ainsi dans l’incapacité de prendre une décision concernant la situation.

Pour faire la lumière sur votre situation, il est utile que vous preniez contact avec des professionnel·le·s qui puissent vous informer de vos droits. En effet, les mauvais traitements constituent presque toujours des actes répréhensibles aux yeux de la loi. Si votre conjoint est violent, partir est un droit.

Une fois votre décision prise, parlez-en à des personnes de confiance. Des professionnels peuvent vous conseiller sur le plan pratique, financier et psychologique. Préparez votre départ (voir « le plan de sortie » ci-dessous), partez quand votre conjoint est absent ou trouvez une excuse pour partir discrètement. Ne lui dîtes pas que vous allez partir.

Le plan de sortie

Ce qu’il faut prendre avec soi :
 Les pièces administratives : la carte d’identité, la carte de séjour, les informations concernant la situation familiale, la santé de l’ensemble des membres de la famille, l’école des enfants, le logement, les revenus, les informations bancaires, tout actes de jugement, les diplômes, les factures importantes et les relevés d’imposition (extraits de rôle)
 Les clefs (maison, lieu de travail, voiture)
 Vos cartes bancaires et de crédit
 Vos médicaments
 Des effets d’hygiène personnels
 Vos lunettes ou lentilles
 De l’argent (si possible)
 Des vêtements (sous-vêtements, chemise de nuit)
 Des bijoux personnels
 Des photos que vous souhaitez garder ou d’autres effets de valeur sentimentale

Pour les enfants, n’oubliez pas d’emporter :
 Médicaments
 Vêtements (sous-vêtements, chemise de nuit)
 Jouets favoris

Si vous êtes en danger immédiat, partez tout de suite, plan ou pas.

Rester

Si vous décidez de rester, n’oubliez pas que le risque d’une nouvelle confrontation existe toujours. Que l’agresseur exprime des regrets et dise qu’il va changer ne signifie pas qu’il le fera. Pensez donc à prévoir un plan de sortie. Parlez-en avec une personne de confiance chez qui vous pourriez trouver refuge et dans l’éventualité d’une fuite, signalez votre départ à la police ou à une instance spécialisée afin d’attester les raisons de ce départ.

Si votre conjoint violent prend conscience de son comportement et souhaite être aidé, il peut s’adresser à l’asbl Praxis (voir section « Contacts utiles ») qui offre un soutien aux auteurs de violences entre partenaires et propose des thérapies adéquates. Le changement ne se fera pas du jour au lendemain, il peut prendre du temps.

Porter plainte

Les femmes victimes de violence ne portent plainte que dans une minorité des cas (13,9%) (Institut pour l’Egalité des Femmes et des Hommes, 2010). Si la situation atteint le point de non-retour, il faudra peut-être décider d’engager une action en justice, pour assurer votre sécurité et celle de votre famille. Vous pouvez porter plainte dans n’importe quel commissariat de police. Dans le cadre de la procédure qui découlera de votre plainte, des photographies et autres éléments de preuve peuvent être utiles. Pensez donc à rassembler des indices pouvant témoigner de la violence de votre conjoint.

Quelles sont les conséquences du dépôt d’une plainte ?

Le policier doit dresser un procès-verbal et en référer au Parquet. Ensuite, il vous expliquera ce qui va se passer pour vous et l’auteur. Vous pouvez bénéficier de l’aide d’un(e) assistant(e) social(e) (Service d’aide aux victimes). Selon l’appréciation du Parquet :
 L’intéressé sera entendu par la police, remis en liberté mais avec un suivi. Le magistrat décidera ensuite de poursuivre ou de classer.
 L’intéressé sera mis à disposition du Parquet. On lui rappellera ce que prévoit la loi et ce qu’il risque. Suivant sa réaction, il sera remis en liberté et/ou à la disposition d’un service de médiation.
 Le juge d’instruction donne un signal fort, décide d’une mise en liberté avec conditions (éloignement du domicile, obligation de se soigner, etc.)
 Mandat d’arrêt.

Vous ne souhaitez pas porter plainte

Vous pouvez dans ce cas faire consigner les faits. Ceci n’entraîne pas de poursuites judiciaires (à moins que les faits ne soient très graves) mais pourrait vous être utile ultérieurement. Pensez à assurer votre sécurité et celle de vos enfants autant que possible. Pour cela, contacter des professionnels pouvant vous aider (avocat, assistant(e) social(e), etc.).

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