Si on ne soigne pas la violence conjugale, les choses vont continuer à s’empirer. Tôt ou tard, vous serez à nouveau violent... et encore... et encore...
Vous vous êtes peut-être rendu compte que votre violence connaît des cycles ; votre conjointe sait sans doute les reconnaître. Après des incidents violents, il vous arrive d’acheter des fleurs ou des cadeaux pour votre partenaire, vous lui écrivez des lettres, vous lui promettez que cela ne se reproduira plus. Vous promettez que vous allez changer. Et puis, la violence arrive à nouveau, et un autre cycle recommence.
N’oubliez pas que la violence conjugale est un délit. Si la police a été prévenue, un agent va venir et interviewer votre partenaire. Même si celui ou celle-ci ne veut pas porter plainte contre vous, la police peut quand même vous poursuivre si elle estime qu’elle a assez de preuve. Même si les choses ne vont pas plus loin, un rapport sera quand même réalisé, et pourra être utilisé une autre fois.
Pensez un instant à ce que cela signifierait pour vous d’être arrêté et/ou inculpé. Qu’est-ce que cela vous ferait de vous retrouver devant un tribunal ? De vous voir condamner pour violences ?
DES CONSÉQUENCES SUR TOUTE LA FAMILLE
Vous pensez peut-être que la violence conjugale ne concerne que deux personnes, vous et votre conjoint·e. Mais elle a un impact sur toute votre famille, et en particulier vos enfants.
Certaines personnes pensent que les enfants ne se sentent pas concernés par les violences qui se déroulent à la maison, qu’ils oublient vite ce qu’ils ont vu : maman qui se fait frapper, papa et maman se disputant en criant fort,...
Les enfants n’oublient jamais ! Ils souffrent énormément lorsqu’ils sont confrontés à la violence. Certains enfants, en particulier les plus âgés, essayent parfois d’intervenir pour protéger leur maman et tentent d’empêcher le partenaire violent de frapper son/sa conjoint·e. D’autres s’enferment dans le silence... Les enfants ont tendance à comprendre le monde à la façon dont ils vivent dans leur famille. Ils pensent parfois qu’ils sont responsables de la violence, qu’ils en sont la cause. Ils risquent de se sentir coupables, et sont perturbés : ils aiment leur père, mais ils n’aiment pas quand il est violent.
Observez les changements dans le comportement de vos enfants
Avez-vous constaté les changements suivant dans le comportement de vos enfants ?
– plus grand anxiété
– un comportement et une attitude plus renfermés, plus nerveux
– un manque d’intérêt pour ce qui se passe autour d’eux, moins d’activités sociales, de moins bons résultats à l’école
– pipi au lit
– agitation inhabituelle
– problèmes psychosomatiques (maux de tête, crampes d’estomac, asthme, bégaiement,...)
– cruauté envers les animaux
– langage et comportement particulièrement agressifs dans les jeux
– fugues, même brèves
Les jeunes enfants apprennent en observant, notamment la façon dont les adultes résolvent leurs problèmes. Si les parents résolvent leurs conflits en criant et en s’injuriant, il y a de fortes chances pour que leurs enfants pensent que c’est ainsi qu’il faut faire quand on a des problèmes. Si les enfants sont punis par des claques ou des coups, ou s’ils voient leur mère subir le même genre de traitement, c’est cela qu’ils retiendront, et ils penseront que c’est la bonne manière de se comporter.
Les modèles de violence et d’abus ont souvent été appris dès la plus tendre enfance, et tendent à devenir des comportements pour la vie. Lorsque l’enfant grandit, et qu’il entame des relations avec d’autres, il reproduit souvent les manières de se comporter qu’on lui a apprises. C’est ainsi que les comportements violents se transmettent de génération en génération.
En assumant vos responsabilités, et en soignant votre comportement violent, vous pouvez rompre cette chaîne de la violence, et offrir un avenir différent à vos enfants.
N’oubliez pas que les enfants ont parfois très difficile à dire aux adultes ce qu’ils ressentent, soit parce qu’ils ont peur, ou parce qu’ils ne savent pas trouver les bons mots pour exprimer ce qu’ils ressentent.
Ils n’ont aucun moyen de stopper la violence, et n’ont pas d’autre choix que de vivre avec elle, tant qu’un des adultes ne se décide à partir ou à changer de comportement.