Reconnaitre la violence conjugale quand j’en suis l’auteur

Comment savoir si je suis violent ; violences conjugales.

"Je pense que j’ai toujours été un peu violent... pas très patient avec les gens qui ne pensaient pas comme moi. C’est avec Nicole et les enfants que j’ai été le plus dur. Un jour, j’ai réalisé que si je continuais comme ça, j’allais les perdre. J’ai du changer mon comportement. J’ai été obligé de réfléchir tout d’abord à ce qui me mettait en colère. J’ai eu de l’aide. Cela a pris du temps... Mais cela m’a prouvé (ainsi qu’à Nicole) que je pouvais me comporter différemment..." (Jean)

Jean a finalement reçu l’aide dont il avait besoin. Mais avant qu’il ne demande de l’aide, il a fallu qu’il reconnaisse qu’il devait changer. Peut-être êtes-vous là où Jean se trouvait. Jean a reconnu que ses comportements violents envers Nicole devenaient plus fréquents et plus graves avec le temps. Il s’est rendu compte que Nicole et les enfants avaient de plus en plus peur de lui. Nicole lui avait dit quelques fois qu’elle allait partir, mais il s’était convaincu lui-même que cela n’arriverait jamais. Et puis, petit à petit, il a commencé à se dire que cela pourrait bien arriver un jour.

Tous les couples connaissent des désaccords, et se disputent un jour ou l’autre. Jean et Nicole n’y ont pas fait exception. Mais quand Jean a menacé de frapper Nicole, un grand changement a eu lieu. À partir de ce moment-là, Nicole a eu peur de Jean chaque fois qu’il était en colère. Les enfants aussi.

Peut-être avez-vous frappé votre partenaire récemment ? Peut-être vous a-t-il ou vous a-t-elle quitté ? Vous vous sentez submergé par des sentiments de colère, de culpabilité, de manque, de peur d’un futur sans cette personne... Vous inquiétez-vous de l’effet de votre violence sur vos enfants ? Vous n’avez pas frappé votre partenaire, mais vous avez peur que cela vous arrive un jour ?

Alors, il est temps que vous poser les quelques questions suivantes :

 Est-ce que vous l’injurez souvent, et la/le critiquez-vous souvent ?

 Avez-vous essayé de l’empêcher de faire quelque chose qu’elle/il voulait faire ( sortir avec des ami·e·s, trouver un travail, reprendre des études,...)

 Avez-vous le contrôle total sur les finances du ménage, sans laisser à votre partenaire le moindre argent dont elle/il pourrait disposer librement ?

 L’avez-vous menacé·e de coups ou de lui lancer des objets ?

 Avez-vous accusé injustement votre conjoint·e d’accorder trop d’attention à quelqu’un d’autre ?

 L’avez-vous giflé·e, frappé·e, poussé·e ou bousculé·e ?

 L’avez-vous obligé·e à avoir des rapports sexuels avec vous lorsqu’elle/il ne le souhaitait pas ?

La violence domestique, c’est bien plus que des gestes violents. C’est avant tout un comportement, qui entraîne des blessures physiques, psychologiques et/ou sexuelles, un isolement forcé, la dépendance économique, ou encore une vie entière guidée par la peur.

La violence conjugale peut exister au sein du couple qu’il soit hétérosexuel ou homosexuel, et peut prendre beaucoup de formes différentes :

La violence physique

Gifler, frapper, donner des coups de poings, bousculer, pousser, lancer des objets dans la direction de l’autre, casser des objets, démolir du mobilier, blesser ou menacer les animaux domestiques

La violence sexuelle

Exiger des relations sexuelles lorsque votre partenaire ne le souhaite pas, proférer des menaces de violences physiques durant l’acte sexuel, obliger son/sa partenaire à des actes qu’il/elle ne souhaite pas

La violence verbale

Harceler verbalement en permanence, dénigrer systématiquement l’autre, l’insulter, le traiter de tous les noms, jurer dans arrêt

La violence sociale

Ne pas autoriser l’autre à avoir des ami-e-s, isoler votre partenaire de sa famille, lui refuser l’usage de la voiture ou du téléphone

La violence économique

Vous contrôlez totalement les ressources de la famille, de telle sorte que votre partenaire ne dispose pas d’argent, ou seulement de l’argent nécessaire pour les dépenses du ménage.

La violence psychologique

Elle peut comprendre la violence verbale. Elle se manifeste le plus souvent par différentes formes d’humiliation, de menaces, d’insultes, de harcèlement ou de critiques constantes.

Pensez à une situation que vous avez connue dans le passé, où vous avez vraiment eu peur, physiquement, d’une personne. Réellement peur d’être battu, d’être humilié physiquement et psychologiquement. Imaginez maintenant que vous devez rentrer à la maison et que vous devez dormir avec cette personne. Est-ce cela qui se passe pour votre partenaire ?

TOUS DES FOUS ?

Certains pensent que les hommes violents sont des malades mentaux ou des "fous". Parfois, même les hommes pensent comme cela. Mais la plupart des hommes qui sont violents avec leur partenaire mènent une vie qui semble normale sous tous les autres aspects. La plupart ne sont pas violents en dehors du domicile conjugal. Ils sont capables de contrôler leur violence dans d’autres circonstances.

Les hommes qui ont été violents avec leur conjointe se décrivent souvent comme "hors contrôle" lorsque la violence arrive. Cependant, la plupart arrivent à se contrôler lorsque d’autres personnes sont présentes.

Nous avons tous plus de contrôle sur nous-mêmes que nous le pensons parfois. Dans le feu de l’action, nous ne nous rendons pas toujours compte que nous faisons des choix, mais c’est bien ce qui se passe en réalité. Nous décidons de la façon dont nous parlons aux gens, et de la manière dont nous nous comportons avec eux. Même lorsque nous sommes très en colère, le choix est toujours là : être ou ne pas être violent, choisir ou pas une autre manière de réagir à la situation.

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