Depuis 1977, Amnesty International est un pionnier dans la lutte contre la peine de mort, châtiment cruel, inhumain et dégradant. L’organisation demande son abolition totale. Elle y est opposée en toutes circonstances, indépendamment des questions relatives à la culpabilité ou à l’innocence, et quels que soient l’accusé, le crime commis ou la méthode d’exécution. Dans ses actions comme dans ses publications, Amnesty International dénonce le caractère erroné de l’argument selon lequel la peine de mort aurait un effet dissuasif, et de ce fait quoi permettrait de faire reculer la criminalité.
L’objectif d’Amnesty est de faire disparaître la peine de mort, partout. Pour cela, l’organisation s’engage à plusieurs niveaux :
- la publication de rapports, notamment un rapport annuel et des rapports par pays ;
- la mise en places de pétitions et d’actions urgentes menées dans tous les pays qui recourent à la peine de mort pour exhorter les autorités à annuler les condamnations à mort et abolir la peine de mort. Les succès de ses actions sont nombreux.
Par exemple, le 27 mars 2014, Iwao Hakamada a été libéré provisoirement des couloirs de la mort, au Japon, en attendant d’être rejugé. Emprisonné sous le coup d’une condamnation à mort depuis 45 ans au centre de détention de Tokyo, sa santé mentale s’était gravement détériorée pendant sa détention. Des membres d’Amnesty International faisaient campagne en sa faveur depuis presque 10 ans.
Chandran s/o Paskaran n’a pas été exécuté le 7 février 2014 en Malaisie, grâce à la mobilisation de plusieurs groupes de défense des droits humains, dont Amnesty International.
Le 3 décembre 2014, la cour d’appel du cinquième circuit a ajourné l’exécution de Scott Panetti, au Texas (États-Unis), moins de huit heures avant qu’elle n’eût lieu. Schizophrène, il souffrait de troubles mentaux avant de commettre le meurtre pour lequel il a été condamné à mort. Son état semble avoir contribué à son passage à l’acte. Amnesty International a commencé à faire campagne en sa faveur en 2004.
- le plaidoyer auprès des gouvernements pour que des États ratifient les conventions internationales relatives à la peine de mort et adaptent leur législation en conséquence. Amnesty International demande aux États d’abolir la peine de mort dans la législation et dans la pratique. Dans l’attente de l’abolition définitive, nous appelons à commuer toutes les condamnations à mort, à décréter un moratoire sur les exécutions, à respecter les normes internationales restreignant le champs d’application de la peine capitale et à appliquer les normes d’équité les plus rigoureuses dans les cas d’espèces passibles de la peine de mort. De plus, Amnesty surveille le respect des engagements pris par les États. Elle conseille en outre les organisations gouvernementales internationales dans la mise au point et l’application de tels accords.
- les campagnes de sensibilisation sont régulièrement menées auprès du grand public, afin de faire comprendre aux individus la nature arbitraire et irrévocable de la peine capitale, fréquemment utilisée comme moyen de répression politique et appliquée en priorité aux plus pauvres et aux plus démunis. Le 10 octobre, Journée mondiale contre la peine de mort, est un moment important pour réaffirmer la défense de l’interdiction absolue de la peine de mort par des actions publiques.