Qu’est-ce que la violence conjugale ?

En situation de confinement, les violences conjugales peuvent s’aggraver. N’hésitez pas à appeler la ligne d’écoute au 0800 30 030, ou à joindre le 101 pour une situation nécessitant une intervention de la police et le 112 pour une urgence médicale. La ligne d’écoute SOS Viol est disponible au 0800 98 100, et un chat est ouvert sur le site www.sosviol.be les mardis et jeudis de 11h à 14h.

Violences conjugales - le Sommaire

Les violences dans les relations intimes sont un ensemble de comportements, d’actes, d’attitudes, de l’un des partenaires ou ex-partenaires qui visent à contrôler et à dominer l’autre.

Elles comprennent les agressions, les menaces ou les contraintes verbales, physiques, sexuelles, économiques, répétées ou amenées à se répéter, portant atteinte à l’intégrité de l’autre et même à son intégration socioprofessionnelle. Ces violences affectent aussi l’entourage de la victime et de l’agresseur, notamment les autres membres de la famille, dont les enfants.

(Définition commune des violences conjugales adoptée en 2006 par les ministres fédéraux, communautaires et régionaux de Belgique)

  • La violence conjugale est un délit puni par la loi. La violence au sein du couple est ainsi punissable au regard du droit pénal même si les partenaires ne sont pas mariés. (art. 410 du Code Pénal de la loi du 24 novembre 1997)
  • Les coups et blessures commis entre partenaires sont considérés par la loi comme plus graves que d’autres types de coups et blessures
  • Depuis le 1er mars 2013 les victimes de violences conjugales font partie en Belgique de la liste des personnes vulnérables et à risques inscrites à l’art 458 bis du code pénal, qui permet aux professionnels de sortir du secret professionnel en cas de nécessité pour assurer la sécurité immédiate
  • Dans la majorité des cas, les auteurs de ces violences sont des hommes et les victimes des femmes
  • La violence au sein du couple touche toutes les couches de la population, que l’on soit riche ou pauvre, que l’on ait fait des études ou pas
  • Ces violences se produisent dans les couples, mariés ou non, hétérosexuels ou homosexuels, cohabitants ou non
  • Cette violence peut se produire dès le début de la relation de couple ou après des années de vie commune
  • Le terme « femme battue » ne fait pas état de l’ensemble des violences entre partenaires. Il attire l’attention sur la violence physique seulement, alors que c’est la violence psychologique qui est la plus courante. En termes de fréquence, on retrouve premièrement la violence verbale (41,5%), ensuite les intimidations (22%) et finalement la violence physique (15%) (Institut pour l’Egalité des Femmes et des Hommes, 2010)
Violences conjugales ou « simples » disputes ?

La violence entre partenaires diffère des disputes ou conflits qui peuvent arriver de façon ponctuelle par sa PERSISTANCE, son IMPACT DESTRUCTEUR et son effet de peur, son intention cachée de CONTROLE et de POUVOIR sur l’autre. Cette violence puise sa source dans un souhait de domination de l’autre.

Comment s’exprime-t-elle ?

La violence conjugale peut être physique ou psychologique, mais aussi sexuelle ou économique. Elle peut s’exprimer de différentes façons :

  1. Violence psychologique et verbale
  2. Violence physique
  3. Violence sexuelle
  4. Utilisation des enfants (chantage émotionnel, violences physiques ou verbales sur un enfant devant l’autre parent, prise en otage, etc.)
  5. Utilisation de la violence envers des animaux ou des objets
  6. Contrôle excessif (contrôle financier, isolement social, etc.)
  7. Suicide ou menaces de suicide
  8. Meurtre, tentative de meurtre ou menaces de mort

Toutes ces formes de violence conjugale sont aujourd’hui facilitées voire renforcées par les outils numériques. Grâce au téléphone portable par exemple, le partenaire (ou ex-partenaire) peut exercer une violence quasi-permanente sur la victime et ce même à distance : contrôle des déplacements, envoi répété de SMS contenant des insultes, installation d’un logiciel espion à l’insu de la victime etc. Ces cyberviolences s’étendent également au domaine économique et administratif ; via l’ordinateur ou le téléphone portable, l’individu peut par exemple changer les mots de passe des comptes bancaires ou des dossiers liés à des aides sociales pour en empêcher l’accès à la victime.

Aujourd’hui, 9 femmes sur 10 victimes de violences conjugales déclarent avoir subi au moins une forme de cyberviolence conjugale.


Le cycle de la violence

La violence entre partenaires doit se comprendre comme un cycle, une succession d’événements, certains apparemment peu importants (insultes, humiliations verbales), d’autres plus graves (gifles, coups,...). Au fil du temps, les explosions de violence deviennent plus fréquentes, jusqu’à devenir insupportables. Entre ces événements, l’auteur des violences tente de justifier son acte et de le minimiser. Il explique souvent ses gestes par un problème extérieur, comme le stress, l’alcool, le chômage... Il peut aussi faire croire à la victime qu’elle est coupable (« Elle l’a bien cherché ») et, souvent, celle-ci aura tendance à le croire.

La violence conjugale passe aussi par des périodes de « lune de miel », périodes de calme et de réconciliation. L’auteur prend conscience de ses actes et regrette. Il se sent mal, demande pardon, promet de changer et de ne plus recommencer et, surtout, assure son partenaire de son amour. Il va essayer de le reconquérir par des cadeaux et des promesses. Le doute s’installe alors chez la victime qui culpabilise et finit par s’excuser, convaincue qu’elle avait mérité cette violence. La victime a alors perdu tant ses repères que son estime d’elle-même. Elle s’isole de plus en plus.

L’escalade de la violence

Chez certains couples, la violence en reste toujours aux premiers paliers. Cependant, dans la majorité des cas, la violence s’aggrave avec le temps. Cette escalade peut être rapide ou prendre des mois et/ou des années.

Séparation et risque de violence

Certains moments-clés peuvent également déclencher ou aggraver ce cycle de la violence, tels que la période de la grossesse mais aussi la tentative de rupture. La personne qui souhaite quitter le couple est en effet exposée à un risque accru de violence de la part de son partenaire. Dans la majorité des cas d’homicides conjugaux, la rupture est l’élément déclencheur du meurtre et l’auteur passe à l’acte dans les quelques semaines ou mois suivant la rupture. Ce danger réel explique en partie pourquoi il peut être très difficile pour les victimes de violence conjugale de se séparer de leur partenaire.

Voir aussi : Notre lettre ouverte sur le bracelet anti-rapprochement


Les impacts

Les impacts de la violence conjugale sur la victime peuvent être les suivants :

  • Doute de soi (identité)
  • Honte de soi
  • Confusion mentale (perceptions)
  • Perturbations : sommeil, alimentation, santé
  • Forte médication
  • Souffrance sociale

Ce type de violence entraîne aussi des répercussions sur l’entourage et particulièrement sur les enfants qui, en tant que témoins directs ou indirects de scènes violentes, deviennent à leur tour des victimes. Ces enfants vivent dans un contexte basé sur la domination et l’agressivité, ils sont en proie à des conflits de loyauté et vivent dans l’angoisse. De plus, la violence est rarement évoquée au sein de la famille. Le silence et le tabou qui entourent généralement ces situations font que les enfants ne reçoivent pas d’explications quant aux actes qu’ils observent et subissent. Ils n’ont dans ce cas pas la possibilité d’exprimer ce qu’ils ressentent ni d’être rassurés. Laissés dans un état de stress et de choc, ces enfants peuvent développer des problèmes affectifs et comportementaux qui auront des conséquences sur leur développement.

Les impacts de la violence intrafamiliale sur les enfants peuvent être les suivants (Union nationale des associations familiales) :

  • Troubles de l’attention et hyperactivité
  • Maladies chroniques répétées
  • Difficultés scolaires
  • Faible estime de soi, tristesse, anxiété, dépression
  • Grande méfiance et hyper vigilance

Les signaux d’alarme

Les comportements ci-dessous peuvent tous se manifester au cours du cycle de la violence :

  • L’auteur crie, vous injurie, vous accuse, vous insulte, vous humilie
  • Il adopte des attitudes menaçantes
  • Il fait pression sur vous en vous culpabilisant
  • Il vous force à prendre des décisions contre votre gré
  • Il ne vous donne pas ou pas assez d’argent pour le ménage
  • Il manipule les enfants
  • Il prend des décisions importantes sans vous consulter
  • Il vous tourne en ridicule devant d’autres personnes
  • Il dit du mal de votre famille et de vos ami(e)s
  • Il ment
  • Il est excessivement jaloux
  • Il ne respecte pas ce qui a été décidé
  • Il n’assume pas sa part de responsabilité
  • Il nie ou minimise ses actes violents
  • Il prétend qu’il est violent par votre faute
  • Il s’oppose à ce que vous travailliez à l’extérieur
  • Il vous reproche vos dépenses
  • Il consomme des drogues et boit trop d’alcool
  • Il menace de se suicider ou de se faire du mal
  • Il menace de dire ou de faire des choses qui auraient des conséquences fâcheuses
  • Il vous empêche de rendre visite à des ami(e)s, des parents
  • Il contrôle vos appels téléphoniques
  • Vous devez avoir son autorisation pour vous rendre dans certains endroits, il vous en interdit d’autres
  • Il profère des menaces contre vous ou d’autres personnes
  • Il arrive à l’improviste ou vous appelle sans cesse au téléphone
  • Il vous surveille
  • Il refuse de s’en aller quand vous le lui demandez
  • Il utilise sa supériorité physique pour vous faire peur
  • Lors de disputes : il vous bloque le passage ; il crie ; il conduit la voiture brutalement ; il s’attaque à des choses auxquelles vous tenez ; il frappe des objets, les jette autour de lui ; il recourt à la violence contre vous, contre vos enfants, contre les animaux domestiques ; il bat, donne des coups de poings, immobilise, mord
  • Il vous traite de manière déshonorante et avilissante
  • Il vous contraint à accepter des relations sexuelles
  • Il vous viole
  • Il utilise des armes ou en porte constamment sur lui
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