Des femmes violées sous la menace d’une arme, victimes de vol et agressées
Comment attirer l’attention de la communauté internationale sur des atteintes inacceptables aux droits humains ? C’est tout l’enjeu du travail d’enquête mené par notre équipe de chercheur·ses. Leur rôle : documenter avec exactitude et précision les violations des droits humains dans les zones de conflits
Ce travail de recherche est essentiel. Mais conduire à bien nos enquêtes, comme celle menée récemment par Donatella Rovera sur les violences sexuelles au Tigré, nécessite des moyens financiers importants.
Pour poursuivre nos actions de recherche sur le terrain, nous avons plus que jamais besoin de vous. Nous nous sommes donnés l’objectif de collecter 50 000€ d’ici la fin du mois de décembre. Rejoignez notre appel d’urgence.
« Ils nous violaient et nous affamaient. Ils étaient tellement nombreux, ils nous violaient à tour de rôle. Nous étions une trentaine de femmes […] ils nous ont toutes violées. »
Tigré : dans les coulisses du travail de recherche d’amnesty sur les violences sexuelles
Elle est à la fois une déflagration majeure qui pourrait redessiner l’Éthiopie de demain et l’une des plus grandes catastrophes humanitaires de ces dernières années. Depuis le 4 novembre 2020, date du déclenchement du conflit entre le gouvernement éthiopien et les Forces de défense tigréennes, un large écran de fumée recouvre le Tigré. Le régime strict de coupure des télécommunications imposé à la province obstrue la vue des observateur·rices qui en sont tenus physiquement éloignés.
C’est dans ce contexte particulièrement difficile que Donatella Rovera, chercheuse à Amnesty International, s’est rendue dans les camps de réfugiés au Soudan pour mener l’enquête sur les violences sexuelles au Tigré.
63 témoignages effroyables recueillis par Amnesty
Entre mars et juin 2021, Donatella s’est entretenue avec 63 victimes de violences sexuelles dans le camp de réfugiés au Soudan. Mais aussi avec des professionnel·les de la santé et des travailleur·euses humanitaires.
Il est de notre devoir de révéler au grand jour ces violations massives des droits humains. C’est pourquoi Amnesty doit redoubler d’efforts pour continuer à enquêter, dénoncer et attirer l’attention de la communauté internationale. Pour cela, nous avons plus que jamais besoin de votre soutien.
Les recherches de Donatella ont mené à des conclusions atroces. Certaines rescapées ont témoigné avoir été maintenues en captivité, affamées et violées à maintes reprises, d’autres ont été violées chez elle devant leurs enfants ou leurs familles, et d’autres encore racontent avoir subi de véritables actes de torture. La gravité et l’ampleur des crimes sexuels commis sont particulièrement choquantes, passibles de crimes contre l’humanité.
Parmi les nombreux témoignages, Blen, âgée de 21 ans, a expliqué à Donatella avoir été enlevée par des militaires érythréens et éthiopiens et détenue 40 jours avec une trentaine d’autres femmes : « ils nous violaient et nous affamaient. Ils étaient tellement nombreux, ils nous violaient à tour de rôle. Nous étions une trentaine de femmes […] ils nous ont toutes violées. »
Un rapport d’Amnesty pour alerter la communauté internationale
Le travail de Donatella a permis la publication d’un rapport d’Amnesty intitulé « I Don’t Know If They Realized I Was A Person’ : Rape and Other Sexual Violence in the Conflict in Tigray ». Son travail a été indispensable pour alerter la communauté internationale sur les violations massives des droits humains dans cette région.
Pour autant, la guerre fratricide du Tigré continue de se jouer loin des projecteurs. Et les atrocités commises ne se sont pas arrêtées.
Il est de notre devoir de révéler au grand jour ces violations massives des droits humains. C’est pourquoi Amnesty doit redoubler d’efforts pour continuer à enquêter, dénoncer et attirer l’attention de la communauté internationale. Pour cela, nous avons plus que jamais besoin de votre soutien.
Ne permettons pas aux femmes et aux filles du Tigré d’être abandonnées à leur triste sort ! Rejoignez notre appel d’urgence pour soutenir notre travail de recherche.
Je participe à l’appel d’urgence- Pendant plus de 18 mois, entre février 2019 et août 2020, Donatella Rovera a enquêté avec une équipe de spécialistes en télédétection sur la campagne militaire de Raqqa en Syrie.
« Ce site fait prendre conscience de la réalité de la souffrance dont j’ai été témoin et explique pourquoi j’y retournais toujours : afin de réclamer justice pour les civils qui tentaient de reconstruire leur vie. » Donatella Rovera lors d’une mission en Irak à Raqqa
5 bonnes raisons de soutenir financièrement les enquêtes d’amnesty international ?
1- Des missions qui mobilisent des moyens humains importants
Chaque année, une centaine de chercheur·ses mènent des enquêtes partout dans le monde. Sur le terrain, nos chercheur·ses font également appel à des traducteur·rices, notamment pour interviewer des victimes.
A cela s’ajoute une équipe d’expert·es soutenue par des spécialistes appartenant à des disciplines aussi diverses que le droit, la médecine, les médias et la technologie. Par exemple, nous avons une équipe dédiée à l’examen des images satellitaires et la vérification de vidéos afin de géolocaliser les faits et corroborer les témoignages recueillis sur le terrain.
2- Enquêter dans des zones de conflit représente un coût élevé
La complexité des missions menées sur le terrain dans des situations de crise engendre des frais conséquents :
- Les déplacements représentent un budget important.
Les endroits ciblés par nos enquêtes sont particulièrement difficiles d’accès. Pour nous y rendre, nous devons louer des véhicules plus robustes et plus onéreux. Par ailleurs, l’essence étant une denrée rare en zones de conflits, nous sommes souvent amenés à la payer au prix fort (jusqu’à 3 ou 4 fois son prix normal). - L’équipement nécessaire à la bonne tenue des recherches et à la sécurité de nos équipes demandent des ressources : gilet par balle, casque, appareil audiovisuel, téléphone satellitaire, etc..
- Enfin, le travail d’enquête terrain requiert des moyens. Nous avons des coûts de téléphonie élevés pour réaliser les nombreuses heures d’interviews des victimes ; et des coûts importants pour l’achat d’images satellitaires afin de vérifier les témoignages avec exactitude.
3- Des recherches fiables et minutieuses
Amnesty n’a rien d’autre que la crédibilité de son information. La vérification des informations est donc extrêmement importante. Avant de lancer des actions, chaque information est vérifiée à sept niveaux différents, et trois sources extérieures sont requises pour confirmer une preuve provenant du terrain.
4- Des recherches de qualité reconnues par toutes et tous
Depuis près de 60 ans, nos informations sont largement consultées par des chercheur·ses, des journalistes, des gouvernements et des organisations cherchant des données sur les violations des droits humains.
5- Sans le soutien de nos donateur·rices et membres, nous ne serions pas grand chose.
Amnesty est une organisation indépendante de tout gouvernement, idéologie politique, intérêt économique ou religion. Nous menons nos actions uniquement grâce à la générosité de nos donateur·rices et membres. Votre soutien nous garantit un pouvoir de dénonciation et d’action libre de toutes contraintes ou pressions extérieures.
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Soutenir les recherches d’Amnesty permet de sauver des vies
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Il exige du temps, des femmes et des hommes qui se tiennent chaque jour à nos côtés.
Il réclame aussi des moyens d’agir dans l’urgence comme dans la durée.