Le 10 octobre, devant l’ambassade du Japon

Japon - Journée internationale contre la peine de mort


Qui sait que le Japon continue d’appliquer la peine de mort ? Après un moratoire de 40 mois en 1989, les exécutions ont repris et elles n’ont plus cessé depuis. Bien sûr, le nombre d’exécutions y est moins effrayant que celui de pays comme l’Iran, la Chine ou les États-Unis. Cependant, entre décembre 2007 et juin 2008, ce ne sont pas moins de 13 personnes qui ont été pendues au Japon. Dans les « couloirs de la mort » japonais, 100 prisonniers attendent la date fatidique.

Cependant, la société civile japonaise se mobilise de plus en plus contre la peine de mort. Des parlementaires nippons sont publiquement et clairement abolitionnistes. Ils sont soutenus dans leurs démarches par un réseau très actif d’ONG, dont Amnesty International, ainsi que par près de 4 000 avocats, journalistes et militants… La possibilité de voir le Japon renoncer au châtiment suprême existe et notre action peut donc avoir une influence déterminante.

Manifester devant l’ambassade du Japon, c’est également rappeler que, outre les grands pays exécuteurs connus, une série d’États moins « célèbres » continuent d’avoir recours à ce traitement cruel, inhumain et dégradant. Le but de l’action est donc aussi d’éduquer et de sensibiliser le public belge.

Enfin, certaines particularités du système d’incarcération des condamnés à mort japonais rendent cette condamnation particulièrement cruelle. Notamment, le condamné n’apprend que le matin même que son exécution aura lieu. Cette particularité réduit significativement les possibilités de recours et est de nature à renforcer le dommage psychologique qui lui est causé.

ACTION EN FAVEUR DE 2 CONDAMNÉS À MORT

À l’occasion de la Journée internationale contre la peine de mort, nous vous invitons à agir en faveur de 2 cas : celui du Nigérian Patrick Obinna Okoroafor (pour plus de renseignements : www.isavelives.be) et celui du Japonais Hakamada Iwao.

Hakamada Iwao est dans le couloir de la mort depuis 1968. Il a été déclaré coupable, à la suite d’un procès inéquitable, du meurtre en 1966 du patron de l’entreprise où il travaillait ainsi que de l’épouse et des deux enfants de cet homme. Les membres de cette famille ont été poignardés et leur maison incendiée. Hakamada est passé aux aveux après avoir été interrogé durant 20 jours par la police en l’absence d’un avocat. Dans le cadre du système des prisons de substitution (daiyo kangoku), les suspects peuvent être maintenus en détention jusqu’à 23 jours d’affilée aux fins d’interrogatoire. Il n’y a pas de limite de durée pour les séances d’interrogatoire durant lesquelles les avocats ne disposent que d’un accès limités à leurs clients.

Hakamada Iwao s’est rétracté par la suite et a affirmé lors de son procès que les policiers l’avaient passé à tabac et menacé pour le contraindre de signer des aveux. Il a néanmoins été reconnu coupable et condamné à mort en 1968. Ses appels ont été rejetés par la Haute Cour de Tokyo en 1976 et par la Cour suprême en 1980. Hakamada Iwao a introduit un recours pour obtenir un nouveau procès, mais il a été débouté de sa requête par le Tribunal de district de Shizuoka en 1994, puis par la Haute Cour de Tokyo en 2004. La Cour suprême a rejeté un troisième recours le 24 mars 2008 ; le mois suivant, ses avocats ont interjeté appel pour la deuxième fois devant le tribunal de district de Shizuoka.

Un des juges siégeant au sein du tribunal qui a condamné Hakamada, Kumamoto Norimichi, a publiquement déclaré en 2007 qu’il pensait que Hakamada était innocent. Le juge a dit que, durant le procès, il avait tenté de convaincre les deux autres juges d’innocenter Hakamada, mais que durant le vote, il avait été mis en minorité.

Hakamada semble avoir principalement été condamné à mort sur la base d’aveux extorqués sous la contrainte. Parmi les preuves à charge figuraient essentiellement des vêtements tachés du sang de la victime, découverts dans un réservoir de l’usine. Ces vêtements, trop petits, n’étaient pas à la taille de Hakamada, mais le Parquet a affirmé qu’ils avaient rétréci alors qu’ils se trouvaient dans le réservoir.

Selon son avocat, le couteau que Hakamada était censé avoir utilisé était trop petit pour causer une blessure mortelle et la porte par laquelle il était supposé être entré et sorti de la maison de la victime avait été fermée à clé.

Hakamada compte parmi les prisonniers restés le plus longtemps dans le quartier des condamnés à mort au Japon. Les condamnés à mort ne sont pas autorisés à parler aux autres prisonniers ni à regarder la télévision ou à s’adonner à des activités qui les intéressent ou des hobbies. Hakamada souffre de troubles mentaux après avoir passé 28 ans à l’isolement.

Il risque à tout moment d’être exécuté à moins qu’il ne soit gracié par le ministre de la Justice ou qu’il lui soit accordé le droit d’être rejugé.

MANIFESTATION & PERFORMANCE

QUAND ?
Le vendredi 10 octobre à 11h00

OÙ ?
Avenue des Arts 58 (Métro Trône) à 1000 Bruxelles

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