ANGOLA : Les expulsions forcées bafouent les droits fondamentaux de la personne humaine

Index AI : AFR 12/008/2003
ÉFAI

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Le gouvernement angolais doit mettre un terme aux évictions forcées qui ont
lieu à grande échelle dans la capitale, Luanda, et mener une politique du
logement fondée sur les droits humains, a déclaré Amnesty International ce
jour, mercredi 12 novembre 2003, dans son nouveau rapport.

Les occupants de plus de 5 000 logements ont été expulsés et leurs
habitations ont été démolies dans le cadre de trois évictions massives entre
2001 et 2003.

« Arbitraires, les expulsions se sont déroulées à Luanda, dans les quartiers
de Boavista, Soba Kapassa et Benfica. Les policiers ont contraint les
habitants à partir sous la menace d’une arme, sans que ceux-ci ne soient
convenablement consultés ni avertis au préalable », a déclaré Amnesty
International.

Les expulsions forcées - terme qui désigne internationalement des évictions
non conformes à la procédure - bafouent les droits humains. Elles violent
les obligations qui incombent à l’Angola au titre des traités internationaux
relatifs aux droits humains auxquels il est partie. Elles battent en brèche
le droit à un logement adéquat et font subir aux personnes concernées des
immixtions illégales et arbitraires dans leur vie privée, leur famille et
leur domicile.

Au cours de la première semaine d’expulsions à Boavista, la police a ouvert
le feu, tuant deux personnes et en blessant beaucoup d’autres. Les habitants
ont raconté que lors de ces évictions, certains d’entre eux avaient été
battus par des membres de la brigade d’expulsion et de démolition du
gouvernement provincial. D’autres événements similaires ont également été
signalés à Benfica et Soba Kapassa.

Expulsées de Boavista en 2001, des milliers de personnes ont vécu dans des
tentes livrées aux intempéries, jusqu’à ce que la moitié environ soient
relogées au milieu de l’année 2003. La plupart des personnes expulsées de
Benfica ont été relogées, mais ont perdu leur emploi ou ont dû interrompre
leur scolarité. Quant aux anciens habitants de Soba Kapassa, ils n’ont reçu
aucune indemnisation.

Le rapport publié par Amnesty International s’interroge sur les expulsions
de Luanda et analyse l’actuelle législation angolaise à la lumière des
normes internationales relatives aux droits humains ayant trait au droit à
un logement adéquat et au droit de ne pas être expulsé de force. En outre,
il propose des stratégies afin d’améliorer la protection contre les
expulsions forcées et de prendre des mesures propres à garantir le droit à
un logement suffisant.

Amnesty International n’ignore pas que le gouvernement angolais s’efforce de
répondre aux besoins de millions de citadins résidant dans des quartiers
dont l’aménagement n’a pas été planifié et qui n’offrent pas d’installations
suffisantes en matière d’accès à l’eau potable, de sanitaires,
d’électricité, d’écoles et de centres de soins. Toutefois, les expulsions
forcées, qui visent à libérer les terrains pour les développer ou pour tout
autre objectif, ne permettront pas de résoudre le problème.

« Le gouvernement angolais doit appliquer immédiatement un moratoire sur les
évictions massives, jusqu’à l’adoption d’une politique globale de logement
fondée sur les droits humains et d’un cadre légal offrant de réels recours
judiciaires », a indiqué Amnesty International.

Il est primordial que les nouvelles politiques et les nouveaux textes
législatifs se conforment pleinement aux normes internationales relatives
aux droits humains. Afin d’offrir une protection élémentaire contre les
évictions forcées, le gouvernement doit conférer sans délai une sécurité
juridique en matière de bail à ceux qui n’en bénéficient pas et élaborer dès
que possible une législation à même de les empêcher.

Cette loi devra garantir que les expulsions - lorsqu’elles s’avèrent
nécessaires - seront menées conformément à la procédure légale et offriront
toutes les protections notamment juridiques. D’autre part, l’État doit
procurer des logements de remplacement à ceux qui ne sont pas en mesure de
le faire eux-mêmes l

Pour consulter la version intégrale du rapport, en anglais, cliquez sur :
http://www.web.amnesty.org/library/index/engafr1200703
<http://www.web.amnesty.org/library/...>

Pour consulter la version intégrale du rapport, en portugais, cliquez sur :
http://web.amnesty.org/aidoc/aidoc_pdf.nsf/Index/AFR120072003PORTUGUESE/$Fil
e/AFR1200703.pdf
<http://web.amnesty.org/aidoc/aidoc_...>

Pour obtenir de plus amples informations, veuillez contacter le Service de
presse d’Amnesty International à Londres, au +44 20 7413 5566, ou consulter
le site http://www.amnesty.org <http://www.amnesty.org/>

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