Bosnie-Herzégovine. Protection insuffisante pour le « Queer Festival » de Sarajevo


COMMUNIQUÉ DE PRESSE

ÉFAI

Les autorités de Bosnie-Herzégovine doivent assurer la sécurité des participants au premier « Queer Festival » de Sarajevo, a déclaré Amnesty International après l’agression de plusieurs personnes à la fin de la première journée de ce festival. Elles doivent aussi mener sans délai une enquête exhaustive sur ces agressions, et en traduire les responsables en justice.

Huit personnes, dont des policiers, auraient été blessées lors de l’attaque lancée par plusieurs dizaines de jeunes hommes contre les visiteurs du festival artistique et culturel, qui a ouvert ses portes le 24 septembre à l’École des beaux-arts, au cœur de la capitale, Sarajevo.

Selon l’organisation non gouvernementale de lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres Udruženje Q, organisatrice de ce festival prévu normalement jusqu’au 28 septembre, la police a mis les participants en danger en laissant les manifestants homophobes s’approcher trop près du lieu du festival.

« L’appel des défenseurs des droits des homosexuels en faveur de l’égalité devant la loi et de la fin des discriminations s’est heurté à l’intolérance et à la violence », a déclaré Nicola Duckworth, directrice du programme Europe et Asie centrale d’Amnesty International.

Les organisateurs du festival et leurs sympathisants, dont des journalistes, ont reçu et continuent de recevoir des menaces de mort. Des affiches homophobes sont distribuées très largement et placardées dans des lieux bien en vue. Certains médias ont utilisé un langage homophobe et ont tenu des propos mensongers sur les objectifs du festival.

Au début du mois de septembre, dans une lettre adressée au Premier ministre de Bosnie-Herzégovine Nikola Špiric, Amnesty International avait exprimé sa préoccupation à propos du climat d’intimidation qui se développait dans le pays à l’encontre des lesbiennes, des gays et des personnes bisexuelles et transgenres ; elle l’avait appelé à assurer la protection des droits de ces personnes.

À ce jour, l’organisation n’a toujours pas reçu de réponse à son courrier. L’insuffisance manifeste des mesures prises par les autorités pour empêcher les actes d’intimidation et de violence pendant le festival montre que ses recommandations n’ont pas été entendues.

Amnesty International appelle les dirigeants politiques au plus haut niveau à condamner publiquement la discrimination liée à l’orientation sexuelle avérée ou présumée des personnes, et à faire clairement savoir qu’aucun acte de discrimination ou de violence ne saurait être toléré, quelle qu’en soit la victime.

« Les gays et les lesbiennes ont les mêmes droits que tout le monde en Bosnie-Herzégovine, et les autorités ont l’obligation de garantir leurs droits à la liberté de réunion et à la liberté d’expression », a ajouté Nicola Duckworth.

FIN

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