À bord de cinq embarcations, portant des gilets de sauvetage et déployant des bannières « #StopWastingLife », ils·elles ont rejoint le quai des Péniches, à Bruxelles, où étaient déposés soixante gilets de sauvetage en référence au naufrage survenu le 10 mai dernier et qui a coûté la vie à soixante personnes migrant·e·s.
« En empêchant à tout prix les migrant·e·s et réfugié·e·s d’atteindre les côtes européennes, notamment en renforçant les capacités des garde-côtes libyens, les gouvernements des États membres de l’Union européenne condamnent des milliers d’êtres humains à un choix cruel : la mort par noyade ou la torture en Libye », explique Philippe Hensmans, directeur de la section belge francophone d’Amnesty International. « Il est urgent qu’un terme soit mis à ces politiques aux conséquences catastrophiques, et que la protection de la vie et des droits des réfugié·e·s et migrant·e·s devienne enfin une priorité. »
Par le biais d’une nouvelle pétition adressée au Premier ministre – actuel et futur –, Amnesty International appelle la Belgique à user de toute son influence au sein de l’Union européenne pour qu’aucune coopération génératrice de violations des droits humains, du type de celle ayant cours avec la Libye, ne soit établie. L’organisation exige que des garanties concernant le respect des droits humains des migrant·e·s soient obtenues en préalable à la conclusion de tout accord avec des pays tiers.
« Les gouvernements des États membres de l’Union européenne condamnent des milliers d’êtres humains à un choix cruel : la mort par noyade ou la torture en Libye »
Amnesty demande également que soient immédiatement libéré·e·s les réfugié·e·s et migrant·e·s en situation de détention arbitraire, dont plus de 3 000 sont emprisonné·e·s dans la zone de Tripoli, où fait rage un conflit armé qui met leur vie en danger. Il est essentiel que tou·te·s soient évacuées vers des zones plus sûres, y compris vers l’Europe, où le nombre de places de réinstallation doit être augmenté.
« Notre pays a un rôle particulièrement important à jouer à cet égard. Nous saluons le fait que la Belgique participe au programme de réinstallation depuis plusieurs années, mais nous l’encourageons à poursuivre ses efforts et à les intensifier », précise Philippe Hensmans.
Les opérations de recherche et de sauvetage en mer doivent par ailleurs être une priorité pour l’UE, qui doit prévoir un nombre suffisant d’opérations de recherche et de sauvetage, et veiller à ce que le travail des organisations non gouvernementales actives dans ce domaine ne soit pas entravé.
Complément d’information
Cette action d’Amnesty International s’inscrit dans le cadre de la campagne #JeSuisHumain-e, dont le but est d’améliorer la perception des migrant·e·s et des réfugié·e·s par le public et d’améliorer leur intégration.
Dans ce contexte, l’organisation de défense des droits humains demande à la Belgique de participer de manière plus active à un véritable partage de responsabilités, de mettre en place des voies d’accès sûres et légales, de ne pas coopérer avec des pays qui ne protègent pas suffisamment les droits humains et de traiter dignement les migrant·e·s et réfugié·e·s qui arrivent en Belgique.