Portant des gilets de sauvetage et des casques, à l’image des sauveteur·se·s en mer, les organisations ont lancé des SOS à l’aide de sifflets et diffusé des sons de corne de brume. Une délégation a par ailleurs pu rencontrer une représentante de l’ambassade, à qui elle a fait part de ses préoccupations.
« La libération de Carola Rackete est un soulagement pour toutes les personnes qui défendent les droits humains. Carola a mis sa liberté en jeu pour garantir la sécurité d’autres personnes. Ses initiatives devraient être saluées et non considérées comme des infractions pénales. En sauvant des femmes, des hommes et des enfants en mer Méditerranée et en les ramenant à bon port après qu’ils ont passé plusieurs semaines bloqués en mer, Carola Rackete a respecté ses obligations au titre du droit international et du droit italien. En refusant de la laisser accoster dans un port, les autorités italiennes – et maltaises – ont violé les dispositions de ces mêmes législations », expliquent les organisations. « La juge a estimé hier que Carola Rackete a fait son devoir en sauvant des vies en mer, battant ainsi en brèche les charges retenues contre elle. Il est absurde qu’elle fasse toujours l’objet d’une enquête pour aide présumée à l’immigration illégale. »
Les organisations demandent également que les opérations de recherche et de sauvetage en mer soient une priorité pour l’Union européenne (UE), qui doit prévoir un nombre suffisant d’opérations de recherche et de sauvetage, et veiller à ce que le travail des ONG actives dans ce domaine ne soit pas entravé. Il est par ailleurs essentiel qu’un mécanisme de débarquement et de relocalisation rapides en Europe des personnes secourues en mer soit mis en place.
« Ces hommes, femmes et enfants secourus par les organisations comme Sea Watch fuient une situation atroce en Libye, à laquelle les condamnent les États membres de l’UE. Pour échapper à la détention arbitraire, voire la torture, l’esclavage et les extorsions, ces personnes ne se voient offrir par l’UE qu’une seule alternative : la périlleuse traversée de la Méditerranée avec le risque de se noyer. »
Outre la libération immédiate des réfugié·e·s et migrant·e·s en situation de détention arbitraire en Libye, les organisations demandent que ces dernier·ère·s soient évacué·e·s vers des zones plus sûres, y compris vers l’Europe, où le nombre de places de réinstallation doit être augmenté.
Plus globalement, l’organisation appelle l’UE à n’établir aucune coopération génératrice de violations des droits humains (comme celle ayant cours avec la Libye), et que des garanties concernant le respect des droits humains des migrant·e·s soient obtenues en préalable à la conclusion de tout accord avec des pays tiers.