Tout en saluant la libération de 23 opposants bahreïnites, Amnesty International demande l’ouverture d’une enquête

Communiqué de presse

24 février 2011

Amnesty International a salué la libération de 23 militants de l’opposition à Bahreïn, mais a lancé un nouvel appel en faveur d’une enquête indépendante sur les allégations selon lesquelles certains d’entre eux ont été torturés en détention.

Ces 23 hommes comptaient parmi les 250 détenus, au moins, qui ont été remis en liberté mercredi 23 février sur ordre du chef de l’État bahreïnite, Cheikh Hamad bin Issa al Khalifa, semble-t-il pour répondre aux revendications des manifestants qui réclament une réforme politique dans le pays.

Les 23 militants devaient comparaître pour une série d’infractions liées à la sécurité, qu’ils ont niées mais qui étaient passibles de la peine de mort.

« Tout en saluant la libération de ces opposants, nous continuons d’exhorter les autorités de Bahreïn à diligenter une enquête approfondie et indépendante sur les accusations selon lesquelles certains d’entre eux ont été torturés au cours de leur détention provisoire. Les responsables présumés de ces agissements doivent être déférés à la justice », a déclaré Malcolm Smart, directeur du programme Afrique du Nord et Moyen-Orient d’Amnesty International.

Ces 23 hommes ont été arrêtés en août et en septembre 2010 dans le cadre de la répression qui a marqué la période précédant les élections parlementaires d’octobre.

Ils ont été inculpés de création d’une organisation illégale visant à renverser le gouvernement et dissoudre la Constitution, d’incitation de la population à renverser et modifier le régime politique du pays, de collecte de fonds et de planification d’actes terroristes, ainsi que d’autres infractions aux termes de la loi antiterroriste de 2006.

Selon un avocat du groupe, Mohammed al Tajer, on ignore s’ils ont été libérés le 23 février à la faveur d’une grâce royale, ou si les charges qui avaient été retenues contre eux peuvent être ultérieurement rétablies.

Inculpés par contumace conjointement avec les 23 hommes qui viennent d’être libérés, deux autres militants de l’opposition – Hassain Meshaima, secrétaire général d’al Haq, organisation interdite, et Saeed al Shehabi, secrétaire général du Front islamique de libération de Bahreïn, qui vivent à Londres – auraient également bénéficié de l’abandon des poursuites engagées contre eux à la faveur d’une grâce accordée par le roi.

Amnesty International a présenté le cas des 23 détenus dans un rapport qu’elle a publié le 11 février sous le titre Crackdown in Bahrain : human rights at the crossroads. Ce document mettait en relief la détérioration de la situation des droits humains dans le pays.

À Bahreïn, les troubles ont débuté avec une « Journée de la colère » organisée sur Facebook et Twitter le 14 février, inspirée semble-t-il des mouvements populaires de contestation qui ont ébranlé l’Égypte et la Tunisie.

Au cours de la semaine dernière, au moins sept personnes ont été tuées et des dizaines, peut-être des centaines, blessées par les forces de sécurité qui ont recouru à une force excessive contre les manifestants, avant de se retirer massivement samedi 19 février.

La semaine dernière, Amnesty International a condamné les méthodes brutales employées par les forces de sécurité bahreïnites.

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