Yémen. Les proches d’un journaliste demandent sa libération

AMNESTY INTERNATIONAL

ÉFAI-
6 octobre 2009

Les proches d’un journaliste yéménite « au franc parler » que le gouvernement est soupçonné d’avoir arrêté ont demandé sa libération, a appris Amnesty International.

La famille de Muhammad al Maqalih et des militants des droits humains sont convaincus que celui-ci est détenu par les responsables de la sûreté nationale pour avoir critiqué ouvertement le gouvernement au sujet des affrontements armés dans la capitale Saada, dans le nord du pays.

Âgé de 49 ans et père de sept enfants, le journaliste a été enlevé dans les rues de la capitale le 17 septembre par un groupe d’hommes se déplaçant dans une camionnette blanche banalisée. Personne n’a eu de ses nouvelles depuis lors.

Au cours des deux dernières semaines, la famille de Muhammad al Maqalih a organisé devant le bureau du président trois manifestations de protestation auxquelles se sont joints des journalistes et de simples citoyens.

« Notre première demande est que les autorités nous disent où il se trouve et qu’elles nous autorisent à voir comment il se porte » , a déclaré à Amnesty International. Bilal al Maqilah, un des enfants du journaliste : « Notre demande ultime est qu’il soit libéré ».

La famille de Muhammad al Maqalih s’est enquise du sort de ce père de famille auprès du ministre de l’Intérieur et du ministre de la Justice. Bilal al Maqilah a dit à Amnesty International que le ministre de la Justice avait alors écrit au responsable de la Sécurité politique pour lui demander de faire toute la lumière sur le lieu de détention de Muhammad al Maqalih.

« Cela montre que le ministre de la Justice pense que mon père est détenu par la Sécurité politique », a déclaré Bilal al Maqilah.

Ceux qui s’opposent à l’État yéménite ou qui le critiquent risquent souvent d’être arrêtés et placés en détention, en particulier durant les périodes de crise politique.

La région de Saada, dont les habitants sont majoritairement des membres de la minorité chiite zaïdite du pays, a connu plusieurs périodes de conflit ces dernières années. Un certain nombre d’affrontements armés ont eu lieu entre les forces de sécurité gouvernementales et les disciples d’Hussein al Huthi, dignitaire zaïdite tué en 2004.

La dernière vague de violences a débuté à la mi-août lorsque la région a été mise pratiquement en état d’urgence et que les forces gouvernementales ont procédé à une série d’attaques d’intensité croissante.

Rédacteur en chef d’al Ishtraki, site web affilié au parti d’opposition socialiste, Muhammad al Maqalih rédigeait régulièrement des articles sur le conflit.

« Nous pensons qu’il a été arrêté en raison des inquiétudes qu’il exprimait sur plusieurs questions épineuses ... comme Saada », a dit Bilal al Maqilah.

« Il ne mâchait pas ses mots et avait fait état de ses inquiétudes dans différents forums. Nous sommes très inquiets de ne pas savoir où il est, comment il passe la journée, s’il est soumis à des actes de torture ou des humiliations. Nous éprouvons un sentiment de grande injustice. »

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