COP29, Comment la société civile taïwanaise favorise les progrès en matière de climat

À l’approche de la COP29, Cheetah Liu-Lee, responsable de la politique et du plaidoyer au sein du bureau d’Amnesty International Taïwan, évalue les progrès réalisés depuis qu’il a participé à la délégation d’Amnesty lors de la COP28 et partage ses principaux objectifs pour la COP29, alors que l’île est confrontée à plusieurs défis climatiques.

L’an dernier, nous avons participé à la délégation d’Amnesty International à la COP28, en nous associant aux manifestations d’organisations alliées de défense des droits et en coopérant avec des militant·e·s internationaux des droits humains. Cette conférence était censée marquer « le début de la fin » de l’ère des combustibles fossiles. Les pays ont été appelés à tripler leur capacité en matière d’énergies renouvelables et à doubler leur efficacité énergétique d’ici 2030.

S’appuyant sur cette dynamique, Amnesty International Taïwan a lancé des actions de plaidoyer afin de sensibiliser et de promouvoir des solutions politiques en faveur de la justice climatique et d’une « transition juste » à Taïwan. Pour la COP29, nous attendons des plans d’action et des normes plus ambitieux dans des domaines tels que les contributions déterminées au niveau national (CDN), le climat et la santé, et les transitions justes. Nous espérons également une plus grande participation des organisations de la société civile à l’élaboration des politiques climatiques mondiales.

Grâce aux efforts inlassables des organisations de la société civile et de nombreuses parties prenantes, le gouvernement taïwanais prévoit de mettre en place un système de taxe carbone d’ici 2025. Si nous saluons cette mesure, nous craignons que les taux proposés pour cette taxe carbone ne soient trop faibles pour responsabiliser les entreprises en matière de réduction des émissions, ce qui risquerait de reporter la charge sur les générations futures. Dans ce contexte, le gouvernement taïwanais s’apprête à mettre à jour ses contributions déterminées au niveau national.

Cependant, Taïwan ne peut pas participer directement aux mécanismes de gouvernance de la COP ou des Nations unies, et n’a donc pas accès aux processus internationaux de suivi du GIEC, pourtant essentiels pour contrôler et évaluer la faisabilité et l’équité de ses objectifs, de ses plans et de ses actions. Nous déplorons cette lacune dans la capacité de suivi international et de transparence des politiques climatiques de Taïwan, en particulier en matière de transitions justes.

Taïwan héberge de nombreux fabricants et fournisseurs de composants pour véhicules électriques

Afin d’y remédier, nous espérons prendre appui sur les résultats de la COP29 en invitant des expert·e·s affiliés au GIEC ou des organisations climatiques internationales à réaliser un examen spécifique et indépendant des contributions déterminées au niveau national (CDN) et des politiques de gouvernance climatique de l’île. Taïwan pourrait ainsi mieux respecter les normes internationales relatives aux droits humains et à l’environnement, tout en veillant à ce que ses politiques climatiques soient conformes aux principes d’une transition juste.

Au cours de l’année écoulée, nous avons redit l’importance de l’équité tout au long de la transition énergétique, notamment en abordant la question de la responsabilité des entreprises mais aussi de l’État. Nous avons suivi l’évolution de ces initiatives à Taïwan et dans toute la région. Aussi saluons-nous la publication du récent rapport d’Amnesty, qui classe les principaux constructeurs de l’industrie des véhicules électriques en fonction de leurs engagements en matière de droits humains : Rechargeons les batteries des droits humains.

Taïwan héberge de nombreux fabricants et fournisseurs de composants pour véhicules électriques. Ses chaînes d’approvisionnement florissantes pour les énergies renouvelables et les véhicules électriques jouent un rôle essentiel dans la transition énergétique mondiale. Or, ce récent rapport révèle des risques importants pour les droits humains tout au long de la chaîne d’approvisionnement, à commencer par l’extraction des matières premières. Le manque de connaissance des principes de la transition juste chez de nombreuses parties prenantes s’est traduite par des expulsions forcées et des pollutions environnementales.

À la lumière de ces conclusions, nous prévoyons de lancer de nouvelles actions de plaidoyer ciblant les entreprises taïwanaises, comme les fabricants de scooters électriques, au sein des chaînes d’approvisionnement des véhicules électriques. Enfin, nous avons hâte de collaborer avec des organisations de la société civile dans toute la région Asie-Pacifique afin de promouvoir la solidarité et l’action collective sur les questions de transition juste.

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