« La résolution du Conseil de sécurité est adoptée alors que les droits fondamentaux des femmes et des filles en Afghanistan sont sans cesse attaqués. Il est impératif que les talibans respectent cette résolution, annulent immédiatement les interdictions et les restrictions imposées aux droits des femmes et des filles, notamment au droit au travail et à l’éducation, et libèrent toutes les personnes détenues pour avoir manifesté ou s’être exprimées contre ces mesures.
« C’est un pas dans la bonne direction, mais la résolution ne tient pas compte de la nécessité de demander des comptes aux responsables des violations systématiques des droits fondamentaux. Elle ne définit pas non plus les mesures concrètes que les membres du Conseil de sécurité doivent prendre pour soutenir les initiatives visant à rétablir les droits des femmes et des filles en Afghanistan et à faire en sorte que les talibans, en tant qu’autorités de facto, répondent des violations graves et systématiques de ces droits.
« L’Afghanistan est lié par des obligations en vertu du droit international relatif aux droits humains, mais tous les efforts déployés jusqu’à présent n’ont pas permis de mettre un terme aux violations commises par les talibans. Cette résolution doit s’accompagner d’une pression internationale maximale qui leur adresse un message clair : les droits des femmes et des filles ne sont pas négociables, ils sont universels et inaliénables. »
Complément d’information
Le 5 avril 2023, les talibans ont annoncé qu’aucune femme afghane n’est plus autorisée à travailler pour l’ONU en Afghanistan, étendant ainsi l’interdiction déjà existante pour les femmes travaillant au sein d’ONG. Cette annonce intervient alors que l’Afghanistan est plongé dans une crise humanitaire sans précédent.
Auparavant, Amnesty International avait dénoncé le fait que la vie des femmes et des filles en Afghanistan est dévastée par la répression qu’exercent les talibans sur leurs droits fondamentaux. Depuis qu’ils ont pris le contrôle du pays en août 2021, les talibans piétinent leurs droits à l’éducation, au travail et à la liberté de mouvement. Ils ont anéanti le système de protection et d’aide pour les personnes fuyant les violences au foyer, ont placé des femmes et des filles en détention pour des infractions mineures à des règles discriminatoires et ont contribué à l’augmentation du nombre de mariages d’enfants, de mariages précoces et de mariages forcés dans le pays.