Communiqué de presse

Afrique du Sud. Absence de respect des droits des réfugiés et des migrants

Amnesty International est préoccupée par l’arrestation arbitraire du militant et demandeur d’asile Jean-Pierre Lukamba, appréhendé alors qu’il sollicitait la protection de la police après avoir été expulsé de force d’un taxi communal le 17 août 2011. Au lieu d’enregistrer sa plainte, en prenant sa déposition ou celle de témoins pouvant confirmer les faits, les agents du commissariat central de Johannesburg l’ont arrêté et placé en garde à vue pour fraude, infraction passible de poursuites pénales. Deux jours plus tard, le procureur chargé d’examiner l’affaire au tribunal de première instance a refusé d’engager des poursuites à son encontre. Jean-Pierre Lukamba a donc été remis en liberté.

Cette affaire, qui a été portée à l’attention du ministère de la Police, vient s’ajouter à une longue liste de cas similaires où des réfugiés et des migrants qui portent plainte se trouvent confrontés à une absence de protection ou de réaction impartiale et efficace de la part de la police. Le fait que Jean-Pierre Lukamba ait été placé en garde à vue, apparemment en l’absence de « motif raisonnable » de soupçonner une infraction, constitue un facteur aggravant du traitement que lui ont réservé les policiers.

Amnesty International a déjà interpellé les autorités sud-africaines au sujet d’autres cas où la police n’avait pas protégé les droits de réfugiés et migrants, leur faisant également part de son inquiétude concernant les violences policières récurrentes auxquelles ces personnes sont exposées. Des avocats spécialisés dans la défense des droits humains, des organisations de défense des droits des réfugiés et des migrants, des organisations humanitaires et d’autres organismes présents en Afrique du Sud ont exprimé à plusieurs reprises des préoccupations similaires.

Ce comportement des forces de l’ordre, qui va à l’encontre des obligations de l’Afrique du Sud en matière de droits humains, crée une atmosphère d’impunité qui contribue à perpétuer des problèmes de violence plus vastes, et notamment de violence systématique contre les réfugiés et les migrants. Cette année, de graves actes tels que des violences ciblées, des fermetures forcées de commerces et des destructions de biens ont encore été perpétrés dans un certain nombre de provinces, notamment celles du Gauteng, du Cap-Est, du Cap-Ouest, du Mpumalanga et du Limpopo.

Amnesty International enjoint les autorités sud-africaines de veiller à ce que les forces de police assurent une protection régulière et impartiale et fassent respecter la loi, premières mesures indispensables pour mettre un terme au cycle de violence et aux violations des droits fondamentaux dont sont victimes les réfugiés et les migrants. Amnesty International renouvelle également l’appel qu’elle a adressé l’an dernier au président du Comité interministériel de l’époque, Nathi Mthethwa, pour que le gouvernement coopère étroitement avec la société civile en vue de trouver des solutions durables pour protéger et faire respecter les droits des réfugiés et des migrants.

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