COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Afrique du Sud. Des informations faisant état de violences en prison doivent donner lieu à une enquête de toute urgence

Des allégations d’abus contre des détenus, notamment de torture à l’électricité, dans une prison privée d’Afrique du Sud soulèvent de sérieuses questions sur la détermination des autorités à lutter contre la torture et les autres formes de mauvais traitements, a déclaré Amnesty International.

« Malheureusement, ces allégations récentes de violations contre des détenus de la prison de Mangaung, en Afrique du Sud, sont dans la lignée de certaines pratiques observées de longue date à travers le pays, comme l’impunité choquante caractérisant les affaires d’atteintes aux droits humains dans les prisons sud-africaines », a expliqué Mary Rayner, spécialiste de l’Afrique du Sud à Amnesty International.

« Le fait que les autorités sud-africaines aient semble-t-il ouvert une enquête officielle sur ces allégations est positif. La question est désormais de savoir si elles traduiront les responsables présumés en justice et accorderont des réparations complètes aux victimes, contrairement à ce qui s’est trop souvent produit par le passé. »

Amnesty International continuera à observer la suite donnée à ces investigations.

« Toute enquête sur ces abus présumés doit être menée dans les meilleurs délais, et être impartiale et indépendante », a indiqué Mary Rayner.

Des détenus de la prison de haute sécurité de Mangaung, dans la province de l’État libre, ont affirmé que des personnels de G4S, une société de sécurité privée britannique qui a dirigé l’établissement jusqu’à récemment, leur ont infligé des décharges électriques et des passages à tabac, entre autres sévices. Le 9 octobre, les autorités sud-africaines ont pris le contrôle de la prison en raison de divers problèmes au sein de celle-ci.

« Quand bien même elles n’auraient pas pris le contrôle de cette prison, les autorités sud-africaines sont directement responsables de ce qui se passe dans ce lieu de détention et dans tous les autres », a poursuivi Mary Rayner.

Amnesty International dénonce l’impunité généralisée dont bénéficient depuis de nombreuses années les auteurs d’actes de torture et d’autres formes de mauvais traitements en Afrique du Sud.

« Ces nouvelles allégations montrent à quel point il est urgent d’avancer sur le terrain de la création d’un véritable mécanisme d’enquête, qui ait accès à l’ensemble des prisons et autres lieux de détention 24 heures sur 24, sans être tenu de s’annoncer. Un organe de ce type renforcerait de manière décisive l’impact du travail de l’Inspection judiciaire des prisons déjà en place », a ajouté Mary Rayner.

En juillet 2013, Jacob Zuma, le président sud-africain, a promulgué une loi sur la prévention et la lutte contre la torture. Amnesty International s’était alors félicitée de cette évolution, et exhorte désormais le gouvernement à mettre cet élan à profit et à respecter ses obligations au regard du droit national et international, afin de prévenir les actes de torture, d’enquêter sur ceux-ci et d’en déférer les auteurs présumés à la justice.

L’entreprise G4S aurait déclaré qu’elle mènerait sa propre enquête sur ces allégations récentes d’abus contre des prisonniers.

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