Communiqué de presse

Afrique du Sud. Le gouvernement et la police ne protègent pas les réfugiés somaliens des attaques meurtrières

Les attaques visant des commerces appartenant à des Somaliens dans le township de Mamelodi et près de celui-ci au cours des six derniers jours, qui ont coûté des vies et détruit des sources de revenus, font partie d’une vague de violence à l’égard des réfugiés et des migrants face à laquelle la police et le gouvernement ne prennent pas les mesures nécessaires, a déclaré Amnesty International.

« Malgré des demandes répétées, la police a tardé à réagir et n’a pas déployé suffisamment d’agents pour stopper l’escalade de la violence qui a déjà fait un mort et dix blessés parmi les réfugiés et détruit au moins 76 commerces incendiés ou pillés, a déclaré Deprose Muchena, directeur du bureau régional pour l’Afrique australe d’Amnesty International.

« Ces attaques sont les derniers épisodes d’une vague de violence persistante visant les réfugiés et les migrants en Afrique du Sud. Le fait qu’elles auraient pu être évitées met en évidence l’inaction systématique de la police et le manque de volonté politique du gouvernement pour lutter contre cette violence. »

Des violences ont éclaté le 7 juin à Mamelodi, un township situé au nord-est de Pretoria. Bien que la police ait été informée peu après le début de ces troubles, elle n’a pas réagi rapidement de façon appropriée.

Les policiers n’ont guère agi à Mamelodi pour protéger les commerces pris pour cibles ou aider à l’évacuation des personnes, et les attaques se sont étendues à la zone voisine de Nellmapius. Les violences se sont poursuivies pendant six jours. Elles se sont calmées le 11 juin au matin après le déploiement d’une présence policière abondante et visible mais de nouveaux troubles ont éclaté plus tard dans la journée à d’autres endroits de Mamelodi et Nellmapius.

Amnesty International a appelé à plusieurs reprises le gouvernement sud-africain à adopter et mettre en œuvre une stratégie nationale de prévention, de protection et d’accès à la justice pour les victimes de ces crimes, afin de tenir compte de la vulnérabilité de la population réfugiée de l’Afrique du Sud. Le gouvernement n’a pas répondu à ces appels et n’a pas encore condamné publiquement les actes de violence à Mamelodi.

« Six ans après les violences xénophobes à grande échelle de 2008, il est inexcusable que les autorités sud-africaines n’aient toujours pas traité ce problème, a déclaré Deprose Muchena.

« Il faut de toute urgence adopter une stratégie nationale de prévention de la violence à l’égard des réfugiés et mettre fin à l’impunité dont bénéficient vraisemblablement de nombreux auteurs de tels agissements. Ce n’est que de cette façon que le gouvernement pourra empêcher la répétition de cette violence tragique qui a privé des membres de la communauté des réfugiés somaliens d’Afrique du Sud, déjà marginalisée, de leurs moyens de subsistance voire de leur vie. »

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