Agir sur le rapport de la Commission sur l’État d’Arakan

Les autorités du Myanmar doivent agir immédiatement pour donner suite aux appels urgents lancés dans un rapport intérimaire de la Commission consultative sur l’État d’Arakan, a déclaré Amnesty International jeudi 17 mars.

«  Les autorités doivent prendre des mesures sans délai pour traduire dans les faits les recommandations de la Commission sur l’État d’Arakan, qui préconisent d’autoriser l’accès de l’aide humanitaire, de mettre fin à l’embargo médiatique dans le nord de l’État d’Arakan et de veiller à ce que les auteurs présumés de violations des droits humains soient tenus pour responsables de leurs actes. », a déclaré Champa Patel, directrice du bureau régional Asie du Sud-Est et Pacifique d’Amnesty International.

Le 16 mars 2017, la Commission a publié son rapport intérimaire, qui comportait des recommandations à l’intention du gouvernement du Myanmar sur « l’amélioration du bien-être de l’ensemble de la population de l’État d’Arakan ». Les auteurs du rapport ont déclaré que leurs recommandations devaient donner lieu à « une intervention d’urgence » de la part des autorités du Myanmar.

« Malheureusement, les recommandations de la Commission ne vont pas assez loin pour remédier à la situation sur le terrain, qui est de plus en plus catastrophique. Les autorités peuvent et doivent faire bien davantage, notamment en levant les restrictions au droit de circuler librement imposées aux Rohingyas et à d’autres musulmans. », a déclaré Champa Patel.

Les recommandations de la Commission sont loin de garantir le plein respect de la protection et des droits des Rohingyas. Amnesty International est particulièrement préoccupée par le fait que la Commission n’a pas recommandé les modifications qu’il conviendrait d’apporter à la Loi de 1982 sur la nationalité, extrêmement discriminatoire, qui prive dans les faits les Rohingyas de nationalité
 problème que la Commission devrait aborder, ainsi que d’autres violations des droits humains, dans son rapport final, attendu pour le mois d’août.

La Commission sur l’État d’Arakan n’a pas pour mandat d’enquêter sur les allégations faisant état de violations des droits humains commises par les forces de sécurité, violations qui, du point de vue de l’ONU et d’Amnesty International, pourraient constituer des crimes contre l’humanité. De plus, les enquêtes menées par les autorités du Myanmar ne présentent pas l’indépendance et l’impartialité nécessaires pour rendre justice aux victimes.

« Étant donné l’échec répété des autorités du Myanmar à mener une enquête crédible et efficace, l’ONU devrait exiger une enquête de haut niveau », a déclaré Champa Patel.

Complément d’information

En décembre 2016, Amnesty International a publié un rapport intitulé « “We are at breaking point” : Rohingya : Persecuted in Myanmar, Neglected in Bangladesh » (en anglais), qui répertoriait toute une série de violations des droits humains commises par les forces de sécurité du Myanmar dans le nord de l’État d’Arakan. Il s’agissait notamment d’homicides illégaux, d’actes de torture et autres mauvais traitements, de viols et autres violences sexuelles, de disparitions forcées, d’arrestations et détentions arbitraires et de la destruction par le feu de centaines de maisons et de bâtiments rohingyas.

En février 2017, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme a publié un rapport où ces violations étaient également recensées.

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