Agressions racistes contre des étudiants africains

Il faut que les autorités de l’Uttar Pradesh traduisent en justice les auteurs présumés des agressions racistes qui ont visé des étudiants africains ces derniers jours et garantissent la sécurité des étudiants, a déclaré Amnesty International Inde mercredi 29 mars 2017.

« Les agressions commises récemment dans l’Uttar Pradesh montrent que les personnes noires, en particulier les étudiants africains, continuent d’être victimes de discriminations et de violences à caractère raciste en Inde. Nombre des blessés ont été pris pour cible uniquement en raison de leur couleur de peau. Il s’agit d’infractions à caractère haineux et il faut que les autorités prennent les mesures nécessaires pour que les auteurs présumés de ces actes soient punis », a déclaré Makepeace Sitlhou, chargé de campagne à Amnesty International Inde.

Depuis le 27 mars, plusieurs étudiants noirs originaires d’Afrique ont été victimes d’agressions haineuses à Greater Noida. Le 29, une Kenyane a été tirée hors d’un taxi et battue. Le 27, quatre hommes de nationalité nigériane ont été passés à tabac par des habitants qui participaient à un défilé pour demander justice au nom d’un adolescent de 17 ans, décédé deux jours plus tôt d’une probable overdose. La famille de ce garçon avait accusé ses cinq voisins nigérians de meurtre et réclamé leur arrestation. Ces hommes ont été arrêtés, puis relâchés faute de preuves.

Sur un enregistrement vidéo diffusé en ligne par l’Association des étudiants africains en Inde, on voit un groupe de personnes frapper deux autres étudiants nigérians – notamment au moyen de chaises et de poubelles en métal – dans un centre commercial de Greater Noida, le 27 mars. L’un de ces étudiants, Enduranca Amalawa, a expliqué à des journalistes : « Nous n’avons pas cessé de crier au secours mais personne n’est venu, même pas les agents de sécurité. J’ai couru mais ils m’ont suivi et s’en sont pris à moi. »

La police de Noida a dressé un procès-verbal introductif concernant neuf personnes pour plusieurs charges, notamment la tentative de meurtre commise pendant la manifestation. Sujata Singh, surintendant de la police de Greater Noida, a indiqué à Amnesty International Inde : « Nous avons renforcé les patrouilles et nous allons déployer 400 policiers supplémentaires afin d’assurer la sécurité des étudiants africains. »

Malgré cela, des étudiants noirs installés dans le secteur ont déclaré à Amnesty International Inde qu’ils vivaient toujours dans la crainte. Samuel Jack, président de l’Association des étudiants africains en Inde, a affirmé : « Nous avons tous peur de sortir de chez nous. Nous avons publié un avertissement appelant tous les étudiants africains à rester chez eux. Nous ne pouvons pas assister à nos cours car nous craignons d’être passés à tabac. »

« Il ne faut pas que le fait de vivre en Inde constitue un danger de mort pour les personnes noires. La police doit prendre en compte le caractère discriminatoire de ces agressions. En effet, le racisme ne peut disparaître que si les autorités commencent par reconnaître son existence et recueillir des informations à ce sujet. Les gouvernements de l’Uttar Pradesh et des autres États sont tenus de diligenter des enquêtes approfondies sur toutes les infractions à caractère haineux qui leur sont signalées et de protéger les droits des étudiants noirs », a déclaré Makepeace Sitlhou.

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