UE : L’aide des ministres des Affaires étrangères est requise pour lutter contre la répression des militant-e-s

La veille de la réunion informelle des ministres des Affaires étrangères de l’UE (Gymnich) à Vienne, des femmes défenseures des droits humains du Salvador, de Pologne, d’Indonésie, du Kenya, d’Autriche, de Syrie et de Russie rencontreront des représentants de l’UE pour demander une meilleure protection et un plus grand soutien dans le cadre de leur travail, dans un contexte de répression croissante des militant-e-s.

« De l’Afghanistan à l’Égypte et de la République démocratique du Congo au Brésil, des femmes défenseures des droits humains sont souvent victimes de violentes représailles en raison de leur lutte en faveur de la justice et des droits. Bien trop souvent, ces femmes courageuses qui travaillent en vue d’obtenir des changements positifs font l’objet de menaces, sont frappées, emprisonnées et même tuées. Nous avons le devoir d’être solidaires, a déclaré Guadalupe Marengo, directrice adjointe du programme mondial des défenseurs des droits humains à Amnesty International, à l’approche de l’événement du 29 août, qui se tiendra de 13 h 00 à 18 h 15 à la Maison de l’Union européenne à Vienne (Haus der Europäischen Union, Wipplingerstrasse 35, 1010 Vienne).

« Ces courageuses femmes nous rappellent que l’UE peut et doit profiter de chaque occasion pour soutenir les femmes défenseures de droits humains. C’est extrêmement important à un moment où les défenseur-e-s des droits humains du monde entier font l’objet d’une persécution et d’une diabolisation d’une ampleur sans précédent. Nous vivons à une époque où les personnes qui osent réclamer la justice et le respect des droits sont prises pour cible et attaquées, au lieu d’être protégées et soutenues. Aujourd’hui plus que jamais, l’UE doit user de son poids diplomatique pour honorer ses engagements.  »

Organisé par Amnesty International et la Maison de l’Union européenne (Haus der Europäischen Union), l’événement sera placé sous le thème « Défendre les femmes, défendre les droits » et portera sur les difficultés spécifiques auxquelles les femmes défenseures des droits humains font face et sur les manières dont l’UE et ses États membres peuvent faire la promotion d’un environnement sûr et favorable pour leur travail.

« L’UE et ses États membres ont pris des engagements forts en matière de promotion des droits humains et de protection des défenseur-e-s des droits humains. Ils ont prouvé qu’ils peuvent avoir un impact direct sur des cas individuels lorsqu’ils agissent dans les forums internationaux et lorsqu’ils dénoncent les gouvernements répressifs. Pourtant, ces engagements sont trop souvent sacrifiés pour des raisons politiques dénuées de toute vision à long terme », a déclaré Guadalupe Marengo.

« L’absence de soutien aux défenseur-e-s des droits des femmes d’Arabie saoudite qui sont en prison depuis plus de 100 jours en est un excellent exemple. L’UE et ses États membres doivent honorer leurs engagements partout, à tout instant avec la même détermination. »

Les femmes défenseures des droits humains qui s’exprimeront lors de l’événement présenteront à des représentants du Parlement européen, du Service européen pour l’action extérieure et de la présidence autrichienne du Conseil de l’Union européenne des problèmes auxquels les diplomates et les décideurs doivent trouver une solution.

Complément d’information

Le terme « défenseurs des droits humains » est utilisé pour décrire les personnes qui, individuellement ou en groupe, agissent en faveur de la promotion ou de la protection des droits humains. Ils viennent de tous les horizons. Ces personnes peuvent être des victimes d’atteintes ou des militant-e-s, des lanceurs et lanceuses d’alerte, des journalistes, des enseignant-e-s, des syndicalistes, des étudiant-e-s, etc.
Partout dans le monde, les femmes défenseures des droits humains font l’objet de discriminations liées au genre et de menaces, en plus des attaques et des autres représailles dont font l’objet les défenseurs des droits humains. Les femmes qui dénoncent les préjugés liés au genre, travaillent sur des sujets tels que la santé et les droits sexuels et reproductifs ou qui défendent les droits des femmes et des filles sont souvent victimes d’attaques liées au genre, notamment des violences sexuelles.

Partout dans le monde, les femmes défenseures des droits humains font l’objet de discriminations liées au genre et de menaces, en plus des attaques et des autres représailles dont font l’objet les défenseurs des droits humains.

L’Union européenne et ses États membres ont pris un certain nombre d’engagements essentiels et adopté plusieurs instruments qui orientent leurs actions de promotion et de protection des défenseur-e-s des droits humains, notamment certaines dispositions du Traité de Lisbonne, les Lignes directrices de l’UE sur les défenseurs des droits de l’homme, le Plan d’action de l’UE en faveur des droits de l’homme et de la démocratie, le cadre stratégique en matière de droits de l’homme et de démocratie, des stratégies spécifiques à certains pays, etc.

Le rapport d’Amnesty International intitulé Défenseurs des droits humains menacés. Un espace de plus en plus restreint pour la société civile fournit un aperçu des menaces auxquelles les défenseur-e-s des droits humains font face partout et appelle les personnes au pouvoir à prendre des mesures afin de veiller à ce que les défenseur-e-s des droits humains soient reconnu-e-s et protégé-e-s et aient les moyens de mener leur travail sans crainte. Le rapport contient un chapitre portant sur les formes de violences spécifiques liées au genre auxquelles les femmes défenseures des droits humains sont soumises.

Le rapport d’Amnesty International intitulé Attaques mortelles, mais évitables : homicides et disparitions forcées à l’encontre des personnes qui défendent les droits humainsraconte l’histoire de 90 défenseur-e-s des droits humains de 40 pays du monde qui ont perdu la vie en raison de leur travail en faveur des droits humains.

Les 30 et 31 août, les ministres des Affaires étrangères de l’UE se rencontreront lors d’une réunion informelle, connue sous le nom de Gymnich. Ces rencontres ont lieu deux fois par an et se tiennent dans le pays assurant la présidence du Conseil de l’Union européenne.

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