« La condamnation de Hadj Ghermoul est une grave atteinte à la liberté d’expression en Algérie. Il est totalement absurde qu’il soit condamné à passer six mois derrière les barreaux simplement pour avoir exprimé pacifiquement ses opinions politiques, a déclaré Heba Morayef, directrice du programme Afrique du Nord et Moyen-Orient à Amnesty International.
« Son arrestation et sa condamnation témoignent une nouvelle fois de l’intolérance dont font preuve les autorités algériennes vis-à-vis de l’opposition et de leur inquiétante tendance à multiplier les arrestations et les détentions arbitraires à l’approche de l’élection présidentielle prévue en avril.
« Elles doivent annuler la condamnation de Hadj Ghermoul et le libérer immédiatement et sans condition. Nul ne devrait être incarcéré pour avoir exercé sans violence son droit à la liberté d’expression. »
Complément d’information
Originaire de la ville de Tizi, dans la province de Mascara, Hadj Ghermoul milite à la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme (LADDH) et est membre du Comité national de défense des droits des chômeurs (CNDDC).
Hadj Ghermoul est inculpé d’« outrage à corps constitué ». Il a été interpellé le 27 janvier, quelques jours après la publication sur Facebook d’une photo sur laquelle il tient avec un ami une pancarte où il est écrit « Non à un cinquième mandat », en référence au président Abdelaziz Bouteflika. Âgé de 81 ans, le président, qui souffre de graves problèmes de santé, est au pouvoir depuis près de 20 ans.
Le 27 janvier, des policiers ont abordé Hadj Ghermoul dans la rue, l’ont suivi tout au long de la journée et l’ont insulté à maintes reprises. Lorsqu’il leur a demandé de le laisser tranquille ou de l’arrêter, ils l’ont conduit au poste et l’ont accusé de les avoir agressés. Il est resté en garde à vue jusqu’au 29 janvier.
La coalition de partis politiques au pouvoir en Algérie a récemment annoncé qu’elle avait désigné le président Abdelaziz Bouteflika candidat pour un cinquième mandat lors des prochaines élections.