Ambassade des USA : la statue de la liberté en cage

Ce jeudi, des militant·e·s d’Amnesty International se sont rassemblé·e·s face à l’ambassade des États-Unis et ont enfermé une statue de la Liberté vivante dans une cage, sur fond d’authentiques cris d’enfants migrants séparés de leurs parents. Ils ont protesté de cette façon contre la mise en détention inutile de demandeur·se·s d’asile et la séparation des familles dans le but d’en dissuader d’autres de chercher refuge aux États-Unis.

« Face au refus de l’ambassade de nous rencontrer et même de recevoir les signatures de nos pétitions, nous n’avons pas eu d’autre choix pour nous faire entendre que de recourir aux hauts-parleurs et à une mise en scène choc », explique Philippe Hensmans, directeur de la section belge francophone d’Amnesty International.

« Arracher des enfants des bras de leurs parents ou tuteurs pour avoir demandé une protection est une violation flagrante des droits humains, de même que la détention arbitraire de demandeur·se·s d’asile ; nous exhortons les autorités américaines à enfin mettre en place des politiques qui traitent les migrant·e·s et leurs familles avec dignité, équité et respect. »

Les militant·e·s ont mis en avant le cas de Valquiria, une mère brésilienne maintenue en détention et séparée injustement de son fils depuis plus d’un an alors qu’elle sollicitait une protection internationale. Valquiria et son son fils, âgé de sept ans, ont fui le Brésil après avoir été menacés de mort par des trafiquants de drogue. Ils ont été arrêtés sans justification après avoir déposé leur demande d’asile à la frontière, à El Paso, au Texas, avant d’être séparés de force et sans explication le lendemain.

« L’extrême angoisse dans laquelle sont plongés cette femme et son fils constitue une forme de torture », explique encore Philippe Hensmans « J’ai pu m’entretenir avec Valquiria au cours d’une mission à la frontière Mexique-États-Unis en janvier dernier. Lorsqu’elle évoque le moment où les autorités américaines l’ont séparée de son fils, elle fond en larmes. Selon ses propres mots, elle aurait préféré mourir plutôt que devoir endurer une telle torture. »

Le 10 septembre 2018, Valquiria a vu sa demande d’asile rejetée, de même que son appel en mars dernier. Toujours emprisonnée, elle a très récemment introduit un autre recours.

« Lorsqu’elle évoque le moment où les autorités américaines l’ont séparée de son fils, elle fond en larmes. Selon ses propres mots, elle aurait préféré mourir plutôt que devoir endurer une telle torture. »

Malgré la signature par le président Trump en juin 2018 d’un décret prévoyant que les enfants ne soient pas séparés de leurs parents le temps que leurs demandes d’asile soient traitées, cette cruelle pratique subsiste. Par ailleurs, aucune mesure n’a été prise pour réunifier les familles séparées avant la signature de ce décret, comme l’illustre le cas de Valquiria.

Complément d’information

En octobre 2018, Amnesty International a publié un rapport établissant que le gouvernement américain avait délibérément adopté des politiques et pratiques migratoires ayant causé un préjudice catastrophique à des milliers de personnes en quête de sécurité aux États-Unis, notamment en séparant plus de 6 000 familles en l’espace de seulement quatre mois (entre le 19 avril et le 15 août 2018). Par ailleurs, des milliers de familles n’ont pas été comptabilisées dans les chiffres initialement divulgués par l’administration sur les familles séparées à la frontière sud des États-Unis.

Parallèlement, des milliers de personnes sont renvoyées de force et de façon illégale vers des endroits où leur protection ne sera pas assurée tandis que d’autres sont enfermées arbitrairement dans des centres de détention et de façon illimitée, bien souvent sans possibilité de libération conditionnelle.

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