Au cours de cette session intitulée « cinq questions sur le Qatar », les Diables rouges ont été sensibilisés aux problèmes de droits humains relatifs à la Coupe du monde 2022. Outre les graves violations des droits humains qu’elle a pu mettre en évidence, Amnesty International a également voulu expliciter les réformes mises en œuvre au Qatar ces dernières années. Enfin, une certaine attention a été portée sur les possibilités qu’offre la Coupe du monde pour apporter des changements positifs en matière de droits humains dans la région.
« Je pense que c’est bien de parler de ces problèmes, ce sont des choses dont il faut parler. Il ne faut pas avoir peur de dire les choses, même si nous sommes là en premier lieu pour jouer au football », explique Eden Hazard, joueur de l’équipe nationale belge de football.
Outre Eden et Thorgan Hazard, ont également pris part à la session d’information Axel Witsel, Dries Mertens, Yannick Carrasco, Thomas Meunier, Youri Tielemans, Simon Mignolet, Jan Vertonghen, ainsi que Roberto Martínez, Thierry Henry et Thomas Vermaelen.
« Nous remercions la Fédération royale belge de football pour cette initiative. Les joueurs et les membres de l’encadrement ont semblé nourrir un réel intérêt pour la situation des droits humains et celle des travailleur·es migrant·es au Qatar. C’est grâce à ce genre d’engagement sincère que le changement est possible dans le pays », conclut François Graas, coordinateur campagnes et plaidoyer de la section belge francophone d’Amnesty International.
Complément d’information
Depuis 2010, les droits de centaines de milliers de travailleurs·euses migrant·es au Qatar ont été bafoués alors qu’ils étaient employés à la construction de stades, d’hôtels, de transports et autres infrastructures destinés à accueillir la Coupe du monde 2022. La plupart se sont par exemple acquitté·es de frais de recrutement illégaux de plus de 1 300 dollars chacun pour obtenir un emploi, tandis qu’avant 2020, tou·tes étaient limité·es en termes de possibilité de changer d’emploi ou de quitter le pays.
Depuis 2017, le Qatar a adopté une série de réformes importantes du droit du travail dans le but de mieux protéger les droits des travailleurs·euses, mais du fait d’une application partielle, les violations perdurent. En outre, le Comité suprême pour les projets et l’héritage a adopté en 2014 des normes relatives au bien-être des travailleurs, améliorant ainsi le sort des personnes employées sur les sites officiels de la FIFA, comme les stades, mais elles ne sont pas universellement respectées et ne couvrent qu’une minorité des centaines de milliers de personnes employées sur les projets de la Coupe du monde.
Le 7 avril dernier, Amnesty International a rendu public un rapport montrant que, au Qatar, des agents de sécurité travaillent dans des conditions relevant du travail forcé, notamment dans le cadre de projets liés à la Coupe du monde 2022.
Amnesty International a rendu public le 19 mai dernier un rapport de 62 pages détaillant pourquoi la FIFA et le Qatar doivent octroyer des réparations pour les atteintes et les violations commises depuis 2010 dans le cadre des préparatifs de la Coupe du monde 2022. Ce rapport a par ailleurs été accompagné d’une lettre ouverte adressée au président de la FIFA, Gianni Infantino et signée par dix organisations de la société civile internationale, actives dans les domaines des droits humains, la défense des droits des travailleur·euses et la défense des droits des migrant·es, mais aussi par des organisations de supporteur·rices de football comme Football Supporters Europe et l’Independent Supporters Council.